Basé sur le livre – Lumière du Moyen Âge – de l’historienne Régine Pernoud.
Régine Pernoud (1909-1998) était une éminente historienne française, spécialisée dans l’étude du Moyen Âge. Diplômée de l’École des chartes et docteur en histoire, elle a consacré sa carrière à la réhabilitation de cette période souvent mal comprise, notamment à travers des figures emblématiques comme sainte Jeanne d’Arc. Conservatrice aux Archives nationales et directrice du Centre Jeanne d’Arc à Orléans, elle a publié de nombreux ouvrages qui ont contribué à rendre accessible au grand public la richesse et la complexité du Moyen Âge. Son travail est reconnu pour avoir démystifié de nombreux préjugés sur cette époque, et elle reste une référence incontournable pour les médiévistes.
Le droit d’aînesse : c’était la méthode que le Moyen Âge avait trouvé la plus sûre pour éviter le morcellement qui entraîne la désertion des campagnes, et pour exciter, chez les cadets de famille, l’esprit d’initiative. N’est-ce pas au droit d’aînesse que l’Angleterre doit de posséder le plus grand empire du monde ?
Découverte de l’Amérique : remonte aux environs de l’an 1000 ; elle est due aux Vikings, qui mettaient de six à sept jours pour aller de Norvège au Groenland où fut érigé un évêché. Les Groenlandais, lors de l’appel à la Croisade lancé par le pape Jean XXII en 1327, envoyèrent à Rome une cargaison de dents de morse et de peaux de phoque pour participer aux frais de l’entreprise.
Terreurs de l’An Mille : les historiens de la fin du XVIe siècle, auxquels remonte leur invention, ne mériteraient-ils pas d’être connus, pour leur sens du romanesque, au moins à l’égal de Michelet qui puisa chez eux son inspiration ?
Art Gothique : le mot de gothique appliqué à l’art médiéval reste le seul aspect “ténébreux” de cette époque, puisqu’il ne doit rien aux Goths ni aux autres barbares et vit le jour dans l’Ile-de-France vers le milieu du XIIe siècle.
Droit d’asile : le droit au Moyen Âge repose sur des bases toutes différentes du nôtre. Nulle part cette différence n’apparaît mieux que dans ce droit d’asile qui donne sa chance même au criminel ; notre époque, au contraire, considère à priori tout accusé comme coupable, d’où la prison préventive à laquelle, en principe du moins, l’innocent est exposé aussi bien que le criminel.
Car tel est notre bon plaisir : le premier souverain qui ait fait usage de cette formule n’est autre que Napoléon.
Bourgeoisie : Naît vers la fin du XIe siècle lors de l’extension des villes ; ne commence à prendre une part effective au pouvoir central qu’à la fin du XIIIe siècle ; son apparition coïncide avec le déclin du Moyen Âge.
Les Français d’aujourd’hui ont perdu la mémoire des libertés d’autrefois ; les communes du moyen âge ne réveillent aucun souvenir : car ces grandes choses furent l’oeuvre des siècles de foi. Si l’Église n’avait pas couvert de son manteau ces magnifiques institutions leur nom serait dans toutes les bouches.
Boussole : apparaît en Occident au XIIe siècle ; décrite en 1269 par Pérégrin de Maricourt ; perfectionnée au XIVe siècle.
Brouette : employée communément au Moyen Âge. L’attribution de sa découverte à Pascal, qui n’ajoute rien à la gloire de celui-ci, ne serait-elle pas l’œuvre d’un mauvais plaisant ?
Cathédrale d’Orléans : citée comme le modèle du genre par les romantiques ; elle date du XVIIIe siècle.
Chimères de Notre-Dame : Ajoutées par Viollet-le-Duc lors de la restauration de l’édifice au XIXe siècle.
Corporations : le mot date du XVIIIe siècle ; la chose, à quelques exceptions près, de la fin du XVe siècle, tout au moins dans sa forme étroite et exclusive, car la bourgeoisie, qui a toujours témoigné de plus d’esprit de caste que la noblesse, sans avoir les mêmes charges, se réserve de bonne heure le monopole de la maîtrise.
Cour des miracles : le bibliophile Jacob représente le type le plus achevé des historiens pour lesquels le Moyen Âge tient entre le Cour des Miracles et le Charnier des Innocents. On peut regretter qu’il n’ait pas vécu assez longtemps pour connaître ces fleurs de la civilisation que sont la zone autour de Paris et certaines banlieues de nos grandes villes ; il aurait trouvé là un thème plus authentique pour ces talents d’évocation.
Croisades : ne se réduise pas, comme on pourrait le croire, à huit expéditions : imaginons une Société des Nations fondée sur une foi commune, au lieu de l’être sur une rencontre provisoire d’intérêts, et organisant des expéditions outre-mer.
Droit de cuissage : devant certaines interprétations, fondées sur des jeux de mots, et dont le “droit de cuissage” est un exemple frappant, on peut se demander si le Moyen Âge n’a pas été victime d’un véritable complot d'”historiens”.
Emmurement : les emmurés de Carcassonne ont fourni à l’un de nos peintres académiques les plus appréciés le thème d’une œuvre émouvante par le bon vouloir dont elle témoigne. On désignait au Moyen Âge sous le terme d’emmurement la peine de prison.
Épidémies : si l’on pouvait dresser une liste de leurs victimes au Moyen Âge, et mettre en regard celles de l’alcoolisme et de la tuberculose au siècle dernier, il n’est pas certain que le bilan serait à l’avantage de celui-ci (l’un et l’autre s’étant abattus sur le peuple, tout comme la peste au XVIe siècle, ne méritent-ils pas le nom d’épidémies ?)
Étangs : “le serf… passe ses nuits à en battre l’eau pour faire taire les grenouilles qui trouble le sommeil du maître.” L’auteur, qui a passé deux heures de nuit à battre l’eau d’une mare pour tenter de faire taire les grenouilles, offre une forte récompense à quiconque pourra démontrer la vraisemblance de l’assertion de M. Devinat (Manuel d’histoire, Cours Moyen, p.11).
Famines : elles ont été nombreuses, surtout au XIe siècle, mais il est difficile de nous en faire une idée exacte, parce que celles de notre temps embrassent de vastes contrées, alors qu’au Moyen Âge, elles sont toujours très localisées : la valeur d’un ou deux départements, au plus, souffrant d’une année de mauvaise récolte.
Féodalité : le seule société au monde où la base des rapports d’homme à homme ait été la fidélité réciproque et la protection, due par le seigneur aux petites gens de son domaine. On s’explique mal pourquoi le terme a été employé à propos des trusts, car il est impossible de trouver dans les textes la moindre ébauche d’entente entre ces seigneurs pour l’exploitation du peuple.
On peut définir le servage de la glèbe ; l’état d’hommes obligés de cultiver un domaine au profit d’un maître, sans pouvoir ni quitter ce domaine ni en être détachés par le maître lui-même. Cet état constituait un progrès sur l’esclavage proprement dit. L’esclave est moins une personne qu’une chose.
Roi par la grâce de Dieu : les deux sens que cette formule a pris sont très révélateurs, par leur opposition, de l’évolution de la monarchie. Dans la bouche d’un Saint Louis, ce terme de : roi par la grâce de Dieu, est une formule d’humilité qui reconnaît la main du Créateur dans les tâches diverses assignées à ses créatures ; dans la bouche d’un Louis XIV, la même formule devient la proclamation d’un privilège de prédestiné.
Hygiène : “être reçu par le roi séant en sa chaise est un privilège que confère un brevet spécial, le “brevet d’affaires” (Lavisse, Histoire de France) ; le château de Versailles ne comporte pas de lieux d’aisances, et Louis XIV ne prit qu’un seul bain de toute sa vie. Ces quelques rappels des usages du XVIIe siècle montrent l’ampleur de l’évolution qui se produisit dans les mœurs au cours de la Renaissance. Qu’il suffise de rappeler que le Paris de Philippe-Auguste comprenait vingt-six établissements de bains publics.
Inquisition : la peine du feu a été appliquée pour la première fois aux hérétiques par l’empereur Frédéric II, monarque “éclairé“, sceptique, plusieurs fois excommunié et tenu par tous les historiens pour un précurseur de la Renaissance. C’est au cours de cette même Renaissance que l’Inquisition a pris, spécialement en Espagne et aux Pays-Bas, le caractère qu’elle a gardé dans l’histoire et dans la tradition.
Moines : rappelons que les plus grands savants, les plus grands artistes, les plus grands philosophes du Moyen Âge ont été des moines (Cf. saint Thomas d’Aquin, Roger Bacon, Fra Angelico, etc.).
Naïveté : “M. Bédier m’a fait revenir du préjugé de l’inconscience et de l’inintelligence des auteurs de chansons de geste. Pourquoi supposer, en effet, qu’ils n’ont pas voulu ou compris ce qu’ils ont fait ?” (G. Lanson, Histoire illustrée de la littérature française, 2e éd.)
Notre-Dame de Paris : les mutilations de sans-culottes ne doivent pas faire oublier que c’est à la Révolution française que l’on doit d’avoir gardé sa façade, sinon intacte dans ses détails, du moins telle dans son ensemble : on projetait en effet, dans les dernières années du XVIIIe siècle, de la démolir pour en rebâtir une autre dans le goût de celle du Panthéon.
Oubliettes : il n’existe dans les documents authentiques aucun commencement d’explication à la curieuse méprise qui fait que les romanciers d’imagination ont confondu la prison, dont tout château féodal était d’ailleurs pourvu, avec ses caves à provisions.
Patriotisme : si le nationalisme remonte indéniablement à la Révolution française, le patriotisme existait bien avant Jeanne d’Arc, témoins les compagnons de Charlemagne, mourant le visage tourné vers “France la doulce”.
Prud’homme : représente l’idéal médiéval, comme l’honnête homme celui du XVIIe siècle. D’après Ménage, celui-ci doit posséder “la justesse de l’esprit et l’équité du cœur : l’une est une vertu en l’esprit qui combat les erreurs, et l’autre une vertu au cœur qui empêche l’excès des passions, soit en bien, soit en mal“. Au Moyen Âge, on résume les qualités requises du prud’homme dans les vers suivants :
Tant est prud’homme, si com semble
Qui a ces deux choses ensemble :
Valeur de corps et bonté d’âme.
Roman de Renart : exemple de création populaire, dont la fortune fut telle que le surnom de Renard en vint à remplacer le nom du goupil, et que Goethe n’a pas dédaigné de l’adapter. Demeure un spécimen de ce goût de la mystification, de ce sens de l’humour dont il n’est pas exagéré de dire qu’il est la clé du Moyen Âge. Humour gratuit puisque au contraire des fables antiques il ne comporte aucune arrière-pensée moralisatrice.
Servage : la différence entre le servage et l’esclavage permet de saisir sur le vif l’opposition entre la société antique et la société médiévale, puisque au contraire de l’esclave, traité comme une chose, le serf est un homme, possédant famille, foyer, propriété, et se trouve libre avec son seigneur lorsqu’il a payé sa redevance, en échange de laquelle il est protégé contre le chômage, le service militaire et les agents du fisc. A suscité de vives protestations : celles de serfs lorsqu’on a voulu les affranchir en masse. Ceux-ci, par leur résistance à cette mesure, sont restés dans l’histoire sous le nom de “serfs récalcitrants“.
Féodalité et chevalerie ont mis sous nos yeux la formation et le développement de grandes institutions nationales et de mœurs saines aux fécondes manifestations. Institutions et mœurs qui ont évolué séculairement dans la voie tracée depuis leur origine : ce qu’on nomme la tradition ; mais les temps évoluèrent.
Sorcellerie, sorciers : les abus des procès en sorcellerie ont été stigmatisés dans un ouvrage du P. von Spee, S. J., la Cautio criminalis, paru en 1631. On s’étonnera peut-être de cette date : c’est que les procès en question, s’ils commencent à apparaître sur le déclin du Moyen Âge, à la fin du XVe siècle, n’ont été réellement nombreux qu’au début du “Grand Siècle”.
Et bien juste pour vous dire que vous faites un travail formidable, saint, j’ai même envie de dire. Je n’ai pour l’instant que deux livres de votre collection mais je compte bien en ajouter d’autres prochainement. Merci car je peux, grâce à vous, approfondir sérieusement mes connaissances avec des livres toutefois très accessibles.
Merci pour votre travail ! Il est précieux !
Merci pour tout, j’adore vos livres.
Merci pour ce travail magnifique qu’est de réhabiliter l’histoire de France
Je veux vous remercier particulièrement pour votre beau et admirable travail d’excellentes publications dont notre foyer bénéficie.
J’aimerais vous remercier, car grâce à vous, je redécouvre (et étudie) avec joie la beauté de l’Histoire de la France, la grandeur de la Fille Aînée de l’Église (qui je l’espère, retrouvera ses lettres de noblesse et sa Foi).
J’ai acheté plusieurs livres de Vox Gallia à la librairie Les Deux Cités à Nancy, et je n’ai pas regretté mes achats.
Continuez à faire de si beaux livres !
Je vous remercie pour votre travail et les ouvrages passionnants proposés
Merci pour votre travail de réédition, je viens de finir le péril cathare que j’ai beaucoup apprécié. Ces lectures me font découvrir à quel point nous avons une belle et grande histoire. Merci à vous.
Merci beaucoup pour votre travail. C’est toujours un plaisir de commander un livre de votre édition !
Des livres de qualité je recommande fortement pour les passionnés d’histoire de France
impeccable pour nos jeunes à qui l’éducation nationale supprime des pans entiers de notre histoire.
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