L’idée reçue selon laquelle les hommes et les femmes du Moyen Âge vivaient dans la saleté, répandant des odeurs nauséabondes et ignorant toute notion d’hygiène, est un mythe profondément ancré dans notre imaginaire collectif. Pourtant, une étude minutieuse de cette époque révèle une réalité bien différente. Loin d’être des « barbares » vivant dans l’ignorance, les hommes du Moyen Âge connaissaient et pratiquaient une hygiène corporelle plus développée qu’on ne le croit, dans la continuité de traditions héritées de l’Empire romain et enrichies par la chrétienté.
Lorsque l’Empire romain d’Occident s’effondre au Ve siècle, il laisse derrière lui un héritage immense, dont la culture de l’hygiène personnelle. Les Romains, réputés pour leurs thermes et bains publics, avaient une compréhension avancée des soins corporels. Ces traditions ne disparaissent pas du jour au lendemain avec les invasions barbares. Bien au contraire, elles sont maintenues et adaptées par les peuples germaniques qui s’installent sur les terres de l’ancien empire.
Dès le début du Moyen Âge, les pratiques de lavage et de bains étaient bien établies. Dans les monastères, par exemple, il était courant pour les moines de se laver régulièrement, conformément aux règles de saint Benoît, qui imposait un bain annuel complet et des ablutions fréquentes des mains et du visage. Cette règle témoigne d’une volonté de préserver la pureté, non seulement spirituelle mais aussi corporelle, et s’inscrit dans une vision catholique où le corps, temple de l’âme, doit être respecté et entretenu.
Contrairement à l’idée que le Moyen Âge aurait été une époque de négligence hygiénique, les bains faisaient partie intégrante de la vie quotidienne. Les bains publics, appelés étuves, étaient des lieux où se retrouvait la population pour se laver. Dans certaines villes, ces établissements étaient même des lieux de sociabilité, où l’on discutait des affaires du jour tout en prenant soin de son corps. La popularité des étuves montre bien que les préoccupations pour l’hygiène corporelle n’étaient pas absentes des mentalités médiévales.
L’eau n’était pas la seule méthode utilisée pour maintenir la propreté. Les bains de vapeur, semblables aux saunas modernes, étaient également très populaires. Ceux qui ne pouvaient pas se permettre de fréquenter les étuves publiques se lavaient chez eux, utilisant des baquets remplis d’eau chaude. Les nobles, quant à eux, possédaient souvent des salles de bains privées dans leurs demeures. Des savons, fabriqués à partir de graisses animales ou végétales, étaient également couramment utilisés pour se laver, parfois parfumés aux herbes pour ajouter une note agréable.
L’idée que les hommes du Moyen Âge vivaient dans la crasse a commencé à se répandre à la fin de l’époque médiévale, surtout à partir de la Renaissance et des Lumières. Les penseurs de ces périodes ont souvent dénigré l’époque médiévale pour exalter leur propre temps, la qualifiant de « siècle obscur » et en déformant les réalités.
Par exemple, il est souvent dit que les gens du Moyen Âge ne se lavaient qu’une fois par an. Cette idée provient d’une mauvaise interprétation des pratiques monastiques. Si les moines prenaient un bain complet une fois par an, cela ne signifie pas qu’ils ne pratiquaient pas d’autres formes de lavage plus fréquentes. Au contraire, ils étaient tenus de se laver les mains et le visage régulièrement, en plus de pratiquer des ablutions avant la prière, un rituel qui se perpétue dans la tradition chrétienne.
Le déclin de l’hygiène est surtout survenu à la fin du Moyen Âge, avec l’apparition de la peur de l’eau corrompue. Les épidémies, notamment la peste noire au XIVe siècle, ont renforcé cette crainte. On pensait alors que l’eau, en ouvrant les pores de la peau, permettait aux miasmes d’entrer dans le corps, ce qui incita une partie de la population à se laver moins souvent. Cette période marque donc une rupture dans les pratiques hygiéniques, mais elle ne reflète pas l’ensemble du Moyen Âge, où le bain et la propreté corporelle étaient des pratiques bien ancrées.
Il est intéressant de noter que même les chevaliers, souvent dépeints comme sales et rustres dans la culture populaire, prenaient grand soin de leur hygiène. Avant de revêtir leur armure, ils prenaient un bain rituel, symbolique de purification. Les armures elles-mêmes, bien qu’imposantes, étaient régulièrement nettoyées et entretenues pour éviter la rouille et prolonger leur durée de vie.
Les bains étaient également liés à des cérémonies religieuses. Le baptême, rite fondamental dans la vie chrétienne, implique l’immersion dans l’eau, symbole de purification. Les rois, lors de leur sacre, étaient baignés avant d’être oints, une pratique qui souligne l’importance de la propreté dans les rituels sacrés.
Un autre exemple intéressant est celui de l’usage du parfum. Si l’eau parfumée était couramment utilisée pour se laver, les parfums jouaient également un rôle important pour masquer les odeurs corporelles. Cependant, l’idée que les gens du Moyen Âge utilisaient du parfum uniquement pour masquer la saleté est fausse. En réalité, le parfum était perçu comme un complément à l’hygiène, et non un substitut.
Loin de l’image stéréotypée de l’homme médiéval crasseux, l’hygiène au Moyen Âge s’inscrit dans une continuité historique de progrès. Les pratiques héritées de l’Empire romain ont été maintenues, adaptées et enrichies par la chrétienté, qui voyait dans le soin du corps une forme de respect de la création divine. C’est seulement à la fin du Moyen Âge que les craintes liées à l’eau corrompue ont temporairement freiné ces pratiques.
Ainsi, l’hygiène au Moyen Âge n’a pas été un recul par rapport à l’Antiquité, mais plutôt un domaine en évolution, influencé par des facteurs culturels, religieux et médicaux. Il est temps de déconstruire les mythes et de redonner à cette période historique la place qu’elle mérite dans l’histoire des soins corporels.
Sources :
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