La mort au Moyen Âge était omniprésente et souvent violente, résultant de guerres, famines, maladies ou accidents. Les batailles et croisades décimaient les populations, tandis que les épidémies comme la peste noire emportaient des millions de vies. Les pratiques médicales rudimentaires et la méconnaissance des causes de nombreuses maladies rendaient les traitements hasardeux et souvent mortels. La foi jouait un rôle crucial dans la perception de la mort, considérée à la fois comme un châtiment divin et un passage vers l'au-delà. Les exécutions publiques et les morts insolites de nobles et de rois ajoutaient une dimension tragique et spectaculaire à cette époque. La mort n'était pas systématiquement, comme ce peut être le cas aujourd'hui, considérée comme une tragédie insurmontable. La croyance en l'au-delà permettait aux hommes de vivre la mort comme un événement à part entière de la vie.

La Mort d'Étienne II de Blois à la Bataille de Ramlah :

• Étienne II de Blois, comte de Blois et participant à la Première Croisade, mourut en 1102 lors de la bataille de Ramlah en Terre Sainte. Après avoir fui le champ de bataille à plusieurs reprises, il fut accusé de lâcheté par ses pairs. Cherchant à restaurer son honneur, Étienne retourna au combat mais fut tué par les forces musulmanes. Cette mort montre les pressions intenses de l'honneur et de la réputation sur les chevaliers croisés, ainsi que les périls des croisades.

Philippe le Bel et la Malédiction des Templiers :

• Philippe IV de France, surnommé Philippe le Bel, mourut en 1314, peu après avoir ordonné l'exécution de Jacques de Molay, le dernier grand maître des Templiers. Selon la légende, Jacques de Molay maudit le roi et ses descendants depuis son bûcher, proclamant qu'ils mourraient tous dans l'année. Philippe le Bel décéda quelques mois plus tard après une chasse, ce qui renforça les rumeurs de malédiction. Cette mort est souvent citée comme un exemple de la superstition médiévale et des tensions entre la monarchie et les ordres religieux.

Louis V le Fainéant et l'Accident de Chasse :

• En 987, Louis V, le dernier roi carolingien de France, mourut dans un accident de chasse près de Senlis. Il tomba de son cheval et se blessa mortellement. Son règne bref et sans éclat, ainsi que sa mort accidentelle, marquèrent la fin de la dynastie carolingienne et l'avènement des Capétiens. La transition dynastique souligne l'importance des accidents fortuits dans l'histoire médiévale.

Le Chancelier Pierre de La Broce et le Complot de la Reine :

• Pierre de La Broce, chancelier de Philippe III le Hardi, fut pendu en 1278 après avoir été accusé de comploter contre la reine Marie de Brabant. La Broce avait insinué que la reine avait empoisonné le fils du roi, Louis d'Anjou. Après une enquête sommaire, il fut exécuté, vraisemblablement pour apaiser les tensions à la cour. Cette affaire montre les dangers des intrigues politiques et les méthodes souvent brutales de règlement des conflits à l'époque.

La Mort de Charles le Mauvais par un Incident Vestimentaire :

• Charles II de Navarre, surnommé Charles le Mauvais, mourut en 1387 dans des circonstances tragiquement ironiques. Malade et alité, il était enveloppé dans des draps imbibés d'alcool pour soulager sa douleur. Une bougie allumée par un serviteur mit accidentellement le feu aux draps, et Charles brûla vif. Sa mort reflète non seulement les pratiques médicales rudimentaires de l'époque, mais aussi le surnom prophétique de ce roi impopulaire.

La Mort de Guillaume de Nogaret :

• Guillaume de Nogaret, un conseiller influent de Philippe IV, joua un rôle clé dans l’arrestation des Templiers en 1307. En 1313, peu après la condamnation et l'exécution de Jacques de Molay, Nogaret mourut soudainement, prétendument empoisonné. Sa mort fut attribuée par certains à la malédiction de Jacques de Molay, qui aurait maudit ses persécuteurs avant de mourir. Ce récit renforce la légende entourant les Templiers et illustre les intrigues empoisonnées de la cour royale.

La Mort de Charles le Téméraire à Nancy :

• Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, mourut en 1477 lors de la bataille de Nancy. Après une série de défaites militaires, il tenta de reprendre Nancy mais fut tué au combat. Son corps fut retrouvé défiguré dans un marais gelé, probablement mutilé par des soldats ennemis ou animaux sauvages. Cette mort mit fin aux ambitions bourguignonnes et marqua un tournant dans la rivalité entre la France et la Bourgogne. La disparition brutale de Charles symbolise la volatilité de la politique féodale et militaire de l'époque.

La Mort d'Henri de Transtamare :

• Henri II de Transtamare, roi de Castille et allié de la France, mourut en 1379 après avoir été blessé lors d’un tournoi organisé pour célébrer la trêve avec l'Aragon. Bien que les tournois fussent des spectacles courants pour les nobles, ils restaient extrêmement dangereux. Henri, ayant été désarçonné et grièvement blessé par une lance, succomba à ses blessures peu de temps après. Sa mort tragique met en lumière les risques associés aux divertissements chevaleresques.

La Mort de Raymond VII de Toulouse par une Potion Médicinale :

• Raymond VII de Toulouse, un des principaux seigneurs de la Croisade des Albigeois, mourut en 1249 après avoir bu une potion médicinale censée le guérir d'une maladie chronique. La potion, préparée par un guérisseur local, contenait des ingrédients toxiques qui aggravèrent son état et causèrent sa mort. Cet incident illustre les pratiques médicales risquées du Moyen Âge et la confiance aveugle placée dans les remèdes traditionnels.

La Mort de Charles d'Orléans par le Gel :

• Charles d'Orléans, célèbre poète et père de Louis XII, fut emprisonné pendant 25 ans en Angleterre après la défaite française à la bataille d'Azincourt en 1415. Libéré en 1440, il retourna en France où il continua à écrire de la poésie. En 1465, lors d’un voyage en hiver, il fut surpris par une tempête de neige et périt de froid. Sa mort souligne les dangers des voyages à l'époque médiévale et le sort souvent cruel réservé aux prisonniers de guerre.