La fin tragique du roi Louis XV

Portrait de Louis XV
Portrait of the King Louis XV’, (1710-1774), 1745. Nattier, Jean-Marc (1685-1766). Found in the collection of the State Hermitage, St. Petersburg. (Photo by Fine Art Images/Heritage Images/Getty Images)

Comment est mort le roi Louis XV ?

Le 10 mai 1774, Louis XV rend son dernier souffle dans ses appartements de Versailles. Il avait 64 ans. Il fut le seul roi de France à naître et à mourir à Versailles.

Le 28 avril 1770, le roi, qui se repose au petit Trianon en compagnie de Mme du Barry et quelques proches, ressent des douleurs dans tout son corps. Mal de tête, mal de gorge. Les symptômes sont formels : le roi est atteint de la variole. Dans de telles circonstances, le protocole exige que le roi soit convalescent au château de Versailles. Son chirurgien le lui rappelle :

Sire, c’est à Versailles qu’il faut être malade.

Lui précise son entourage

Malgré les réticences du souverain, son chirurgien exige son rapatriement au château. Alors qu’aucune épidémie de variole n’est à signaler à Paris, où le roi a-t-il bien pu attraper cette maladie ? Deux hypothèses. La première fut l’attrait du roi de France pour le péché de chair, Louis XV était un coureur de jupon invétéré. Nombre de femmes partageait sa couche et elles n’avaient pas toutes un âge raisonnable. La seconde était liée à un convoi mortuaire qu’il aurait rencontré lors d’une chasse. Le roi aurait demandé qui allait être enterrée et on lui aurait répondu qu’il s’agissait d’une jeune femme atteinte de la petite vérole. Quelque soit la véritable hypothèse, le roi contracte la maladie et contamine même une partie de son entourage proche.

Le 29 avril 1770, le roi est alité depuis un jour. Les premiers signes de la maladie commencent à apparaître sur son corps. Rougeurs, fièvres, tâches de pus, croûtes. Les pustules envahissent rapidement tout son corps jusqu’à l’empêcher de respirer et de déglutir. Une mort par asphyxie, lente et douloureuse, attend le roi. De rudes heures d’agonie s’annoncent et la médecine de l’époque ne pouvait pas grand chose pour le sauver. Vinaigre et alcool étaient les seuls remèdes proposés par les médecins. Le confesseur et le Premier aumônier du roi sont appelés pour lui administrer l’extrême onction.

Son entourage : Votre Majesté souffre-t-elle encore beaucoup ?

Louis XV : Ah… Oui… Beaucoup.

Le lugubre cortège funèbre vers Saint-Denis

Corps de Louis XV

Le roi meurt le 10 mai 1774. Un règne de cinquante-neuf ans se termine, le plus long après celui de Louis XIV. Louis XV, contrairement aux autres rois de France, ne sera pas embaumé. Le risque de contagion était trop grand. Son corps fut simplement enveloppé dans un linge parfumé et déposé dans deux cercueils de plomb. L’odeur fétide et la vitesse à laquelle le corps entre en décomposition oblige l’entourage du roi à hâter son transport à la nécropole royale de Saint-Denis, sans aucune cérémonie. Le voyage se fera à 20h, en toute discrétion. Il faut rappeler que Louis XV, lui qui fut surnommé le Bien-Aimé, finira ses jours sous le sobriquet de Mal-Aimé… Les Parisiens ne pleurent pas le roi, bien au contraire. Pour éviter d’éventuels soulèvements, le cortège funèbre contourne la ville de Paris de nuit. Nous sommes loin d’une fin à la Saint Louis, qui lui, fut escorté par le peuple de France jusqu’à Saint-Denis.

Le dauphin, le futur Louis XVI, senti dès l’annonce de la mort du roi, la lourde tâche qui l’attendait. Il eut d’ailleurs ses mots prophétiques :

Mon Dieu, protégez-nous, nous régnons trop jeune.

Louis, futur Louis XVI

Moins de vingt ans plus tard, la Révolution française éclata. Lors des profanations de 1793, le corps de Louis XV est retrouvé et le cercueil ouvert. Une odeur immonde éclate aux narines des révolutionnaires et le corps putride baigne dans une eau corrompue. Pour purifier l’air qui s’en dégage, les révolutionnaires sont contraints de faire brûler de la poudre à canon dans l’édifice.