La série Croisades souhaite expliquer l’évolution du pouvoir royal en France et en Angleterre à l’aune de la première, de la deuxième et de la troisième croisade. Ce n’est donc pas, a fortiori, une série sur les Croisés mais bien sur le royaume franc : nous nous pencherons sur les luttes d’influence entre Capétiens, Plantagenêt et papauté qui se jouent en arrière-plan des pèlerinages armés. J’applique ici le même raisonnement que pour la série “Invasions Vikings” qui n’était pas une série sur les Scandinaves mais bien sur la Francie occidentale. La série Croisades prolonge donc le questionnement en l’actualisant dans un nouveau contexte : quels sont les impacts des mouvements chrétiens vers la Terre Sainte sur la conception du pouvoir en France ?
En savoir plus sur la première croisade en Terre sainte
Il fallut faire violence à son humilité pour l’entraîner au saint sépulcre recevoir la consécration de sa dignité nouvelle ; il ne consentit pas à prendre le titre de roi : il se contenta de celui d’avoué du saint sépulcre, protestant qu’il ne ceindrait jamais une couronne d’or dans le lieu où le Sauveur en avait porté une d’épines.
La croisade populaire en Terre sainte, souvent appelée la Première croisade, a débuté en 1096 et s’est poursuivie jusqu’en 1099. Elle est un épisode marquant de l’histoire médiévale, révélant à la fois l’aspiration religieuse des chrétiens d’Occident à libérer Jérusalem et les tensions qui ont caractérisé les relations entre chrétiens et musulmans.
Au XIe siècle, le monde chrétien est divisé par des rivalités politiques et religieuses. La prise de Jérusalem par les Turcs seldjoukides en 1071 et les abus qu’ils infligent aux pèlerins chrétiens suscitent l’indignation en Europe. Le pape Urbain II, lors du concile de Clermont en 1095, appelle à la croisade pour libérer la Terre sainte. Son discours exalté, invitant les chrétiens à prendre les armes, a trouvé un écho puissant parmi les nobles et les paysans, unissant l’Europe chrétienne sous une même bannière.
La croisade populaire, également connue sous le nom de la croisade des pauvres, est constituée principalement de paysans, de femmes et de pauvres, contrairement aux croisades ultérieures menées par des nobles. Un prédicateur charismatique, Pétronille de la Croix, et d’autres figures religieuses incitent à la marche vers Jérusalem. Cette première vague de croisés se met en route dès le printemps 1096, sans véritable plan militaire ni soutien logistique.
Le parcours des croisés est chaotique. Beaucoup se dirigent vers Constantinople, où l’empereur byzantin Alexis Ier Comnène, inquiet des conséquences de cette migration massive, les accueille et leur fournit des ressources. Cependant, une partie des croisés se dissocie rapidement, s’engageant dans des pillages à travers les Balkans. Cette absence de coordination entraîne des désastres, comme la prise de la ville de Zara (aujourd’hui Zadar, en Croatie) et des conflits avec les populations locales.
La croisade populaire est en grande partie anéantie avant d’atteindre Jérusalem, mais les armées croisées organisées, qui suivent, réussissent à atteindre la ville sainte. En 1099, après un long siège, Jérusalem est conquise par les croisés. Ce succès est le résultat de plusieurs facteurs, notamment l’unité des forces chrétiennes et la division des défenseurs musulmans. Le 14 juillet 1099, Jérusalem tombe, et les croisés commettent des atrocités à l’encontre des habitants musulmans et juifs.
La prise de Jérusalem marque un tournant dans les relations entre l’Orient et l’Occident. Elle entraîne la création des États latins d’Orient, qui établissent une présence chrétienne durable dans la région, mais aussi des tensions croissantes avec les populations musulmanes. La croisade a également eu des répercussions sur l’Europe, en renforçant l’autorité papale et en suscitant un mouvement de foi fervent qui a perduré dans les décennies suivantes.
La croisade populaire en Terre sainte est un chapitre complexe et tragique de l’histoire médiévale, illustrant à la fois l’ardeur spirituelle des chrétiens d’Occident et les conséquences désastreuses de leur quête. Bien qu’elle ait abouti à la prise de Jérusalem, les massacres et les pillages laissent une empreinte douloureuse, annonçant des siècles de conflits et de luttes pour le contrôle de la Terre sainte. Cette croisade pose également les bases d’un nouveau type de relation entre les cultures chrétienne et musulmane, marquée par des méfiances durables et des rivalités.
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impeccable pour nos jeunes à qui l’éducation nationale supprime des pans entiers de notre histoire.
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