L’histoire de la France est profondément marquée par des alliances, des pactes et des traités ayant forgé son identité et façonné son destin à travers les siècles. Parmi ces alliances, l’une des plus singulières, mais aussi des plus durables, est sans nul doute l’« Auld Alliance » entre la France et l’Écosse. Cette alliance, qui voit le jour au XIIIe siècle, est non seulement un pacte militaire et diplomatique, mais aussi une histoire de fraternité entre deux peuples, unis par une cause commune : la résistance face à l’Angleterre.
L’Auld Alliance prend racine dans une période où la France et l’Écosse se trouvent toutes deux menacées par un ennemi commun : l’Angleterre. Alors que les rois d’Angleterre revendiquent des terres françaises et cherchent à asseoir leur domination sur l’Écosse, les deux nations se trouvent en situation de devoir unir leurs forces pour garantir leur survie.
C’est en 1295 que l’Auld Alliance est officiellement scellée par le traité de Paris entre Jean Balliol, roi d’Écosse, et Philippe le Bel, roi de France. Le contexte est brûlant : Édouard Ier d’Angleterre cherche à étendre son pouvoir en Écosse, tandis que les rois français cherchent à limiter l’influence anglaise sur le continent. Le traité stipule que si l’un des deux royaumes venait à être attaqué par l’Angleterre, l’autre viendrait à son secours.
Le caractère catholique de l’alliance n’est pas à sous-estimer. À cette époque, l’Église catholique est une institution centrale qui dépasse les frontières. Les rois de France et d’Écosse, tous deux catholiques, sont soutenus dans leur lutte contre l’Angleterre, où la montée de l’hérésie et plus tard du protestantisme fragilise l’unité chrétienne. L’Auld Alliance sera ainsi perçue comme une véritable défense de la foi et des traditions chrétiennes face aux assauts d’un pouvoir anglais perçu comme de plus en plus hostile à la Papauté.
L’Auld Alliance prend une tournure particulièrement héroïque lors de la guerre de Cent Ans (1337-1453), un conflit dévastateur entre la France et l’Angleterre. Les Écossais répondent à plusieurs reprises à l’appel de la France pour soutenir les armées françaises.
L’un des épisodes les plus mémorables est sans conteste la bataille de Baugé, le 22 mars 1421. Alors que la France est en proie à des défaites cuisantes face aux Anglais, une armée écossaise, commandée par John Stuart de Darnley, intervient pour prêter main-forte aux Français. Ensemble, ils infligent une défaite retentissante aux Anglais, tuant notamment le duc de Clarence, frère du roi Henri V. Cet événement sera immortalisé dans l’histoire franco-écossaise comme une victoire exemplaire de l’Auld Alliance.
Le héros écossais Archibald Douglas, quatrième comte de Douglas, fait preuve d’un courage exceptionnel au combat. Ses troupes écossaises combattent avec une dévotion remarquable, souvent prêtes à mourir pour défendre la cause française. En retour, de nombreux soldats écossais se voient offrir des terres en France, et certains s’établissent définitivement sur le continent, renforçant les liens entre les deux peuples.
L’un des épisodes les plus émouvants de l’Auld Alliance est la participation des Écossais à la campagne de Jeanne d’Arc. En 1429, alors que la jeune Pucelle prend la tête des armées françaises pour libérer Orléans, elle est accompagnée d’une garde écossaise, dont certains soldats devinrent ses plus loyaux protecteurs.
Cette présence écossaise auprès de la sainte de la France n’est pas un simple hasard. Nombreux sont les Écossais qui considèrent Jeanne comme un instrument divin de la délivrance contre l’envahisseur anglais, et leur soutien ne se démentira jamais. Leur foi catholique commune est un autre ciment de cette solidarité exceptionnelle.
L’Auld Alliance n’a pas seulement des implications militaires, mais elle forge également des relations culturelles et politiques profondes entre la France et l’Écosse. Au fil des siècles, de nombreux nobles écossais viennent en France pour se former, et inversement, la noblesse française est reçue avec les plus grands honneurs en Écosse. Le lien est si fort qu’il devient courant de dire que les Écossais sont « nés Français », avec un droit de naturalisation immédiat en France, un privilège exceptionnel.
Au-delà des aspects purement militaires, l’Auld Alliance marque durablement la culture écossaise. Les liens avec la France se retrouvent dans l’art, la littérature et même dans la gastronomie. De nombreuses coutumes françaises sont adoptées par la noblesse écossaise, et la langue française devient un signe de prestige dans les cours royales écossaises. Il est frappant de constater à quel point l’Écosse reste attachée à la France, même après la fin de l’alliance formelle, au milieu du XVIe siècle.
Une figure emblématique de cette amitié franco-écossaise est Marie Stuart, reine d’Écosse et reine consort de France par son mariage avec François II. Catholique fervente, elle incarne la continuité de l’Auld Alliance à une époque où l’Europe est déchirée par les guerres de religion. Son mariage avec François II, en 1558, renforce l’espoir d’une alliance politique durable entre la France et l’Écosse. Bien que François meure prématurément en 1560, et que Marie Stuart soit ensuite obligée de rentrer en Écosse, son règne est symbolique de cette relation fusionnelle entre les deux nations.
L’un des tournants dans l’histoire de l’Auld Alliance survient avec la Réforme protestante. Alors que l’Écosse se convertit progressivement au protestantisme, sous l’impulsion de figures telles que John Knox, les relations avec la France, demeurée fidèle au catholicisme, s’affaiblissent. Le protestantisme, qui voit le jour en Allemagne et en Suisse avant de se répandre en Écosse, constitue une rupture avec l’Église catholique, et par extension, avec une partie de l’identité française.
Cependant, l’Auld Alliance ne disparaît pas totalement. Malgré les divisions religieuses, les liens entre les deux pays subsistent, notamment à travers les nombreuses familles franco-écossaises, qui continuent à cultiver des échanges commerciaux et culturels. Le souvenir de l’Auld Alliance reste présent, même lorsque les relations diplomatiques entre la France et l’Écosse s’effritent.
L’un des aspects les plus fascinants de l’Auld Alliance est la formation d’une garde écossaise, placée sous les ordres directs du roi de France. Dès le règne de Charles VII, des soldats écossais sont intégrés dans la Garde Royale française. Ces hommes, souvent choisis parmi les plus vaillants des combattants, jouissent d’un prestige unique. Leur fidélité au roi de France devient légendaire, et ils joueront un rôle de premier plan dans la protection des monarques pendant plusieurs siècles.
On raconte que lorsque Louis XI, roi de France, était en danger lors d’une embuscade en 1465, ce sont ses gardes écossais qui se sont battus avec une bravoure inégalée pour le défendre, sauvant la vie du monarque. La Garde écossaise sera maintenue jusqu’à la Révolution française, témoignant de la longévité de cette fraternité d’armes.
L’Auld Alliance ne se résume pas uniquement à des échanges militaires. Dès le Moyen Âge, des relations commerciales étroites se développent entre la France et l’Écosse. Une anecdote célèbre concerne l’exportation du vin de Bordeaux. Les Écossais, grands amateurs de vin, bénéficient d’un privilège unique : ils peuvent acheter le vin de Bordeaux à des tarifs préférentiels, avant même que les Anglais n’aient accès au marché.
Ainsi, pendant des siècles, le vin français coule à flots dans les tavernes écossaises, et il est dit que même dans les périodes de guerre ou de tension, les marchands de vin écossais et français continuaient à échanger leurs produits dans une forme de trêve commerciale. C’est un bel exemple de la manière dont l’Auld Alliance transcende les conflits pour préserver des liens profondément ancrés dans la culture et la tradition.
L’Auld Alliance, bien que formellement terminée en 1560 avec le traité d’Édimbourg, demeure une pierre angulaire de l’histoire des relations entre la France et l’Écosse. Ce pacte, fondé sur une solidarité face à un ennemi commun, s’est transformé au fil des siècles en une amitié indéfectible, nourrie par des échanges culturels, politiques et commerciaux.
Aujourd’hui encore, le souvenir de l’Auld Alliance résonne dans les cœurs des Écossais et des Français. Les commémorations, les monuments, et même les festivités organisées dans les deux pays témoignent de la profondeur de cette relation unique dans l’histoire de l’Europe.
Cette alliance, bénie par la foi catholique, aura marqué des générations de soldats, de rois et de simples citoyens, et elle continue d’inspirer les passionnés d’histoire, qui y voient non seulement un symbole de résistance, mais aussi de fraternité entre deux peuples attachés à leurs traditions et à leur liberté. Comme le disait si bien l’historien Jules Michelet : « L’Auld Alliance, c’est l’histoire d’une amitié qui, même au milieu des tempêtes, n’a jamais failli. »
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L’Auld Alliance concerne également un troisième pays, toujours oublié, hélas : la Norvège.
En France, L’Auld Alliance est particulièrement célébrée à Aubigny-sur-Nère où se déroulent annuellement des Fêtes Franco-Écossaises. La branche française du clan MacKinnon a son siège non loin.