Entre 768 et 814, le Royaume des Francs se transforme en Empire.

En un peu moins de cinquante ans, Charlemagne parvient à réunir l’Aquitaine, l’Italie, la Saxe, le nord de l’Espagne et la Bavière sous son pouvoir. Mais ce n’est pas tout puisqu’en plus d’être un grand chef militaire, celui-ci s’avère également être un roi fondateur qui réforme profondément son royaume. Bien que son œuvre reste incomplète à sa mort, Charlemagne marque grandement l’histoire de l’Occident et prépare celui-ci à la naissance de ses entités les plus importantes, que ce soit la France, le Saint Empire Romain Germanique ou l’Espagne.

Charlemagne, aussi connu sous le nom de Charles le Grand, a fondé l’Empire carolingien grâce à une combinaison de conquêtes militaires, de réformes administratives et de soutien de l’Église. Né en 742, il était le fils de Pépin le Bref, premier roi carolingien, et a hérité du trône en 768, partageant initialement le pouvoir avec son frère Carloman. À la mort de Carloman en 771, Charlemagne devint le seul souverain des Francs et entreprit une série de campagnes militaires pour étendre et consolider son royaume.

Charlemagne débuta par la conquête de la Lombardie en 774.

Après avoir vaincu le roi Desiderius, il se proclama roi des Lombards, unissant ainsi les territoires lombards et francs. Cette victoire démontra sa puissance militaire et sa capacité à intégrer de nouveaux territoires sous son règne. Ensuite, il se tourna vers la Saxe, une région païenne au nord-est de son royaume. Entre 772 et 804, il mena une série de guerres pour soumettre les Saxons, finalement réussissant à les intégrer à son empire tout en imposant le christianisme, souvent par la force.

Parallèlement, Charlemagne étendit son influence en Espagne et en Europe centrale. En 778, il fit une incursion en Espagne, visant à repousser les musulmans au-delà des Pyrénées. Bien que cette campagne connût des revers, notamment la célèbre défaite de Roncevaux, elle permit de sécuriser la frontière sud de son empire. En Europe centrale, il soumit les Bavarois en 788 et mit fin à la menace avare après plusieurs campagnes, sécurisant ainsi la frontière orientale.

Charlemagne comprit également l’importance de l’administration pour gouverner un empire aussi vaste. Il réforma le système administratif en nommant des comtes pour gouverner les différents territoires de son empire, tout en envoyant des missi dominici, des envoyés du roi, pour superviser ces comtes et assurer leur fidélité. Il encouragea également le renouveau carolingien, une renaissance culturelle et intellectuelle, en attirant des érudits à sa cour, notamment Alcuin d’York, et en fondant des écoles pour former le clergé et l’administration.

L’apogée de Charlemagne fut atteinte en 800 lorsqu’il fut couronné empereur par le pape Léon III le jour de Noël à Rome. Ce couronnement symbolisait non seulement la continuité de l’Empire romain en Occident, mais aussi l’alliance entre l’Église et l’État. En devenant empereur, Charlemagne légitima son autorité sur une Europe en grande partie chrétienne et renforça son rôle de défenseur de la foi.

Cette alliance avec l’Église fut cruciale pour Charlemagne. Il soutint les missions chrétiennes et renforça l’organisation ecclésiastique dans son empire, tout en utilisant l’Église comme un instrument d’unité et de contrôle. En retour, l’Église lui apporta un soutien moral et politique, consolidant son pouvoir.

En conclusion, Charlemagne a fondé l’Empire carolingien par une série de conquêtes militaires stratégiques, des réformes administratives efficaces et une relation étroite avec l’Église catholique. Son règne a marqué une période de renouveau culturel et intellectuel en Europe et a posé les bases de ce qui deviendrait plus tard le Saint-Empire romain germanique. Son héritage perdure non seulement dans l’histoire de la France et de l’Allemagne, mais aussi dans l’idée d’une Europe unifiée sous un seul souverain chrétien.