Germain d’Auxerre, prêchant un jour au village de Nanterre, remarqua dans la foule qui l’entourait une toute jeune enfant, que la parole divine tenait attentive et recueillie. C’était Geneviève. Il la fit approcher, lui baisa le front et dit à ses parents d’un ton prophétique : « Bénissez le jour qui vous donna une telle fille. »
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Ses vertus la rendront précieuse aux yeux du Seigneur ; elle s’emploiera si bien à le servir que les saints eux-mêmes la prendront pour modèle. » Ensuite il fit cette demande à l’enfant : « Voulez-vous avoir Jésus-Christ pour époux ? » — « Il y a longtemps que je désire lui vouer ma virginité, » répondit Geneviève avec un sourire angélique, « et je serais heureuse de le faire devant vous, avec votre bénédiction. » Le lendemain, ses parents la ramenèrent au saint évêque. Il la trouva, comme la veille, résolue à se donner à Dieu. Alors, au milieu des chants et des prières, il la consacra au Seigneur par l’imposition des mains, et lui remit une médaille de Jésus crucifié, comme gage de fiançailles avec le divin Époux. Cinq ans plus tard, elle reçut le voile des main de l’évêque de Paris ; mais comme les vierges n’étaient point encore obligées à la vie commune, elle retourna auprès de ses parents, qui l’employaient à la garde de leurs troupeaux. Lorsqu’elle leur eut fermé les yeux, elle quitta Nanterre et vint se fixer dans la ville de Paris, près de sa marraine. Dans ce nouveau séjour, elle mena un genre de vie qui pouvait à lui seul sembler un miracle. Elle ne mangeait que deux fois la semaine, le dimanche et le jeudi. Sa nourriture consistait en quelques fèves cuites à l’eau et un peu de pain d’orge. Elle passait les jours et les nuits en prière, prosternée sur le sol, qu’elle arrosait de ses larmes. Tant d’austérité ne manqua point d’attirer sur elle l’attention et d’éveiller la malignité publique. Sur ces entrefaites, Geneviève fut atteinte d’une paralysie douloureuse. Elle resta trois jours de suite privée de tout mouvement : sans un reste de rougeur qui colorait ses joues, on l’eût crue morte. Quand elle sortit de ce sommeil, elle était guérie. Elle raconta alors que, durant son extase, un ange l’avait introduite dans le paradis, pour lui montrer les splendeurs que Dieu prépare aux saints. A partir de ce jour, il lui fut donné de lire dans le secret des consciences, et plus d’une fois des pécheurs expérimentèrent que rien n’était caché pour elle dans les replis de leur âme. Vers 446, Germain, repassant à Paris, demanda ce qu’était devenue la jeune fille de Nanterre. « C’est une possédée, » lui répondit-on ; et la foule accumula contre elle les griefs les plus odieux.
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L’évêque se fait indiquer la demeure de la vierge. Il s’y rend, escorté par la multitude, qui le voit avec stupeur s’incliner devant Geneviève, comme s’il saluait un ange de Dieu. Se tournant alors vers la foule : « Voyez, » dit-il, « cette humble cellule dont le sol est détrempé par les larmes d’une vierge chère à Dieu, bénie des anges, et qui sera un jour l’instrument de votre salut à tous ! » Le peuple, changeant aussitôt en bénédictions les blasphèmes qu’il venait de proférer, s’écrie que Geneviève est digne de l’estime et de l’affection de Germain. Après cette réhabilitation méritée, le saint évêque continua sa route.
L’an 451, Attila, le fléau de Dieu, pénétrait dans les Gaules à la tête d’une armée de cinq cent mille barbares, qui portaient avec eux la dévastation et la mort. A la menace d’une telle invasion, les bourgeois de Paris, consternés, ne pensaient qu’à fuir pour sauver leur vie, et commençaient à transporter dans des citadelles mieux fortifiées leurs trésors et leurs richesses de tout genre. Geneviève, réunissant les femmes de la ville dans le baptistère de l’église, les exhorta à fléchir la colère du ciel par le jeûne, la prière et les veilles. Cependant elle disait aux hommes : « Ne quittez point votre cité, laissez-y tous vos meubles et tous vos trésors. Les Huns ne mettront pas le pied ici. » Cette prédiction, plusieurs fois répétée, exaspéra les habitants de Lutèce. La terreur que le nom d’Attila leur inspirait les rendait sourds à la voix
de la pieuse vierge. « Elle veut nous faire tous égorger, » disait-on ; « peut-être est-elle d’accord avec les barbares ! » La fermentation des esprits alla croissant : la foule poussait des cris de vengeance. Les uns voulaient la lapider, d’autres la jeter à la Seine. En ce moment, l’archidiacre de St Germain entrait dans Paris. Lorsqu’il apprend la cause de tout ce désordre : « Qu’allez-vous faire ? » s’écrie-t-il ; « la vierge dont vous demandez la mort est une sainte. Le bienheureux Germain, avant d’expirer, m’a remis pour elle des eulogies, et en ce moment je les lui apporte. » Ces paroles sauvèrent Geneviève ; et bientôt les événements confirmèrent de tout point sa prédiction : des plaines de la Champagne, le roi des Huns, sans attaquer Paris, marcha sur Orléans. A dater de cette époque, l’humble bergère fut le conseil et la patronne de ses concitoyens. Sous sa direction ils élevèrent une église en l’honneur de St Denis, et de nombreux miracles établirent la sainteté de leur protectrice. Un jour, durant la moisson, un orage menaçait d’inonder les récoltes ; Geneviève pria, et le ciel reprit sa sérénité. Sur la Seine, une tempête fut apaisée par son intercession. Un avocat de la ville de Meaux, atteint depuis quatre ans d’une surdité que les médecins n’avaient pu guérir, recouvra subitement l’usage de l’ouïe. Mais de tous ces prodiges, le plus éclatant fut une résurrection accomplie dans Lutèce, sous les yeux d’une immense multitude. Un enfant de quatre ans était tombé dans un puits. Après trois heures d’inutiles recherches, on le trouva enfin et on le rendit mort à sa mère. La pauvre femme courut le déposer aux pieds de Geneviève. La sainte étendit sur lui son manteau, et se mit en prière.
Agenouillée, fondant en larmes, elle suppliait le Seigneur de manifester sa puissance. Tout à coup l’enfant se réveilla comme d’un long sommeil et revint à la vie. Le ressuscité n’avait pas encore reçu le baptême. A la Pâque suivante, on lui donna le sacrement de régénération, avec le nom de Cellomer, parce qu’il avait recouvré la vie dans la cellule de Geneviève. Le bruit de ce prodige grandit encore la renommée de l’humble thaumaturge. Son crédit était sans bornes non seulement auprès des chrétiens, mais encore auprès des nombreux païens qui l’entouraient. Après la bataille de Nogent, Clovis fit reconnaître sa domination sur tout le pays situé entre la Seine, la Marne, l’Aisne et l’Ourcq. Mais le jeune prince éprouva de la part des habitants de Lutèce une résistance dont les historiens fixent la durée à dix ans. Renfermée complètement dans l’île de la Cité, fortifiée de plus par des murailles et des tours, cette ville se prêtait à une défense énergique. Pour la prendre, Clovis, qui n’avait pas de bateaux, résolut de la bloquer. Les Parisiens ne tardèrent point à sentir les horreurs de la famine. La disette était si grande que l’on trouvait dans les rues des hommes, des femmes, des enfants morts de faim. Ce fut encore Geneviève qui sauva ses concitoyens Elle fit équiper une flottille de onze barques remonta la Seine, parvint jusqu’à l’embouchure de l’Aube, et, naviguant sur cette rivière, descendit jusqu’à la ville d’Arcis-sur-Aube, où elle comptait remplir ses embarcations. Le gouverneur Pascivus accueillit la courageuse vierge et lui facilita les moyens de s’approvisionner. En même temps il lui présenta sa femme, atteinte d’une paralysie incurable, et supplia la thaumaturge de lui rendre la santé. A peine Geneviève eut-elle tracé le signe de la croix sur l’infirme que le mal avait disparu. Pour compléter le chargement de sa flottille, Geneviève dut se rendre jusqu’à Troyes. Une foule innombrable vint à sa rencontre, et l’on exposa des malades sur les deux côtés de la route. La vierge les bénissait et ils étaient guéris. Dans l’intérieur de la ville, on lui présenta deux aveugles. Le premier était un homme que la justice divine avait frappé soudainement de cécité, un dimanche où, sans respect pour la loi du repos, il travaillait à des œuvres serviles. L’autre était une jeune fille de douze ans, qui n’avait jamais vu la lumière. Geneviève ouvrit leurs yeux en invoquant le nom de la sainte Trinité. Témoin de ces merveilles, un clerc lui présenta son fils consumé par la fièvre depuis dix mois. La sainte bénit une coupe remplie d’eau, la fit boire au malade et il recouvra instantanément la santé. Les infirmes qui ne pouvaient arriver jusqu’à elle se faisaient apporter les franges arrachées de son manteau, et en les recevant ils étaient guéris. L’objet de sa mission une fois accompli, Geneviève revint à Arcis pour reprendre le chemin de Lutèce avec ses onze barques chargées de blé. Durant la traversée, un vent furieux jeta la flottille à la côte. Le danger était imminent ; déjà l’eau pénétrait dans les navires. Geneviève, les bras levés vers le ciel, implore le Seigneur. Soudain le vent se calme, les embarcations se redressent et reprennent d’elles-mêmes leur route. Alors le prêtre qui accompagnait la bienheureuse vierge s’écrie, empruntant le langage de l’Écriture : Pour nous sauver, le Seigneur s’est fait notre protecteur et notre soutien. Et tous les nautonniers chantent en choeur l’hymne de l’Exode, glorifiant Dieu qui venait d’accorder leur salut à la prière de sa servante. De retour à Paris, Geneviève y ramena l’abondance, et le roi des Francs ne prit pas cette ville, dont les portes devaient plus tard s’ouvrir d’elles-mêmes au Sicambre devenu chrétien. De si grands bienfaits portèrent au loin la réputation de Geneviève. Du fond de l’Asie, Siméon le Stylite se recommandait à ses prières. En France, Mérovée, Childéric, et plus tard Clovis, ne refusaient rien à sa demande, et la reine Clotilde regardait comme un grand honneur de recevoir sa visite et de prendre ses avis. Un jour Childéric, voulant soustraire à l’intervention de la sainte quelques condamnés à mort, les fit conduire hors des murs, et donna l’ordre de tenir la ville fermée jusqu’après l’exécution des coupables. Mesures inutiles ! Geneviève accourt, les portes s’ouvrent, et elle arrive à temps sur les lieux du supplice pour désarmer la colère du prince. La bienheureuse vierge alla visiter le tombeau de saint Martin à Tours. Pendant ce voyage elle guérit plusieurs malades, entre autres un enfant à la fois sourd, muet, aveugle et boiteux.
A son retour, un démoniaque lui fut présenté. Or, l’ampoule de l’huile dont elle avait coutume d’oindre les malades, était vide. Troublée de ce contre-temps, la servante de Dieu ne savait que faire, car le pontife qui seul bénissait l’huile était absent. Elle s’agenouilla et se mit en prière, suppliant le Seigneur de faire miséricorde à l’infirme. Quand elle se releva, l’ampoule était pleine ; la vierge fit l’onction sur l’énergumène, et il fut aussitôt délivré. Geneviève mourut presque centenaire, le 3 janvier 512. On l’inhuma dans l’église des saints apôtres Pierre et Paul, bâtie par Clovis sur ses conseils. Témoins de nombreux miracles opérés à son tombeau, les Parisiens reconnaissants la prirent pour patronne, et lorsqu’ils l’invoquèrent dans les calamités publiques, elle sut toujours les protéger.
Réflexion pratique — La vie de l’humble et pauvre bergère, qui fut par sa sainteté la providence de tout un peuple, ne prouve-telle pas que la piété est utile à tout ? Les âmes vertueuses seront toujours le salut du monde
En ce temps de défaillances, rien n’est plus propre à relever les courages abattus, à ranimer les âmes énervées, que le spectacle des grandes vertus pratiquées par les saints.
Et bien juste pour vous dire que vous faites un travail formidable, saint, j’ai même envie de dire. Je n’ai pour l’instant que deux livres de votre collection mais je compte bien en ajouter d’autres prochainement. Merci car je peux, grâce à vous, approfondir sérieusement mes connaissances avec des livres toutefois très accessibles.
Merci pour votre travail ! Il est précieux !
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Merci pour ce travail magnifique qu’est de réhabiliter l’histoire de France
Je veux vous remercier particulièrement pour votre beau et admirable travail d’excellentes publications dont notre foyer bénéficie.
J’aimerais vous remercier, car grâce à vous, je redécouvre (et étudie) avec joie la beauté de l’Histoire de la France, la grandeur de la Fille Aînée de l’Église (qui je l’espère, retrouvera ses lettres de noblesse et sa Foi).
J’ai acheté plusieurs livres de Vox Gallia à la librairie Les Deux Cités à Nancy, et je n’ai pas regretté mes achats.
Continuez à faire de si beaux livres !
Je vous remercie pour votre travail et les ouvrages passionnants proposés
Merci pour votre travail de réédition, je viens de finir le péril cathare que j’ai beaucoup apprécié. Ces lectures me font découvrir à quel point nous avons une belle et grande histoire. Merci à vous.
Merci beaucoup pour votre travail. C’est toujours un plaisir de commander un livre de votre édition !
Des livres de qualité je recommande fortement pour les passionnés d’histoire de France
impeccable pour nos jeunes à qui l’éducation nationale supprime des pans entiers de notre histoire.
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