9 janvier — Saint Honoré de Buzançais, martyr. XIVe siècle

Extrait du livre : la vie des saints pour tous les jours de l’année

Honorons chaque jour les saints catholiques

Honoré naquit à Buzançais, dans le diocèse de Bourges, vers la fin du XIIIe siècle.

Honoré naquit à Buzançais, dans le diocèse de Bourges, vers la fin du XIIIe siècle. Ses parents l’élevèrent dans la crainte du Seigneur et l’amour du prochain. Les sentiments religieux, sauvegarde de l’honnêteté, lui étaient d’autant plus nécessaires qu’il allait, comme son père, se livrer à la dangereuse profession du négoce. Il fit le commerce des bestiaux, qu’il achetait en Poitou pour les revendre en Berry. Dans ces deux provinces, sa probité devint proverbiale et son nom populaire. Il employait son gain à soulager les malheureux, à doter les mariages pauvres, à accroître l’aisance de sa vieille mère, objet de toute son affection. Celle-ci se lamentait sur les voyages continuels de son fils. Un jour, elle le prend à part, dans un petit jardin contigu au logis ; là, assise avec lui sous un laurier, la main dans sa main, les yeux humides et le regard tourné vers le ciel, d’une voix suppliante, elle le conjure de ne plus la quitter. Honoré lui expose qu’il a des engagements à remplir, des comptes à régler. Il lui demande, avec une déférence toute filiale, la permission de s’absenter une fois encore, une dernière fois. Etait-ce l’effet d’un pressentiment ? Cette pauvre femme insista : « Je ne puis me résigner, » dit-elle, « à n’avoir pas de tes nouvelles pendant tout un long mois ! » Honoré, montrant l’arbre qui les ombrageait : « Mère, si vous voulez avoir de mes nouvelles à chaque instant, consultez ce beau laurier que planta mon père le jour de ma naissance, son état vous indiquera le mien. Ne m’avez-vous pas raconté vous-même que, durant la grosse maladie de mon enfance, il se mit à jaunir et à languir, et qu’il reverdit dès que je revins à la santé ? »

Honoré gagna sa cause et partit. Sa mère observait chaque jour le laurier. Un matin, hélas ! elle le trouva desséché : un crime horrible avait été commis. Un jour l’honnête marchand avait découvert dans son troupeau une génisse qui ne lui appartenait pas. Ses domestiques l’avaient volée. Il leur ordonna de la restituer sur-le-champ. Eux, exaspérés de se voir découverts, et craignant les suites de leur délit, profitèrent du moment où leur maître étanchait sa soif, au bord d’une fontaine, pour l’assassiner lâchement. Cette mort, digne couronnement d’une vie consacrée tout entière à la bienfaisance chrétienne, fit d’Honoré un martyr de la justice, et bientôt de nombreux miracles établirent sa sainteté. Un siècle plus tard, Eugène IV le canonisa.

En 1562, les calvinistes jetèrent au vent les cendres du martyr, conservées jusqu’alors à Buzançais. L’église de Thezenay, en Poitou, possède encore sa tête et une partie de son vêtement.

Réflexion Pratique — La prospérité repose sur les règles de la justice, a dit l’Esprit-Saint, et le péché rend malheureux. Dans nos rapports d’affaires avec le prochain, ne soyons pas seulement justes, mais délicats.