Fiche révision : Robert le Pieux – roi de France

Qui est Robert II le Pieux ?

Né vers 972 à Orléans, Robert futur Robert II le Pieux, surnommé ainsi pour ses qualités spirituelles indéniables, fut le fils d’Hugues Capet et d’Adélaïde d’Aquitaine. Tout au long de son enfance, il reçut une bonne instruction grâce à Gerbert d’Aurillac, le futur pape Sylvestre II. Son père, comme le fut la tradition des premiers capétiens, le fit sacrer de son vivant à Noël 987 par l’évêque de Reims Adalberon. II succéda à son père le 24 octobre 996 en tant que roi des francs. 

Très jeune, Robert fut marié à Rozala, veuve du comte de flandre mais le roi capétien la jugea trop âgé, alors une fois s’en être lassé, il la répudia. A partir du moment où il monta sur le trône, il épousa une certaine Berthe de Bourgogne, veuve du comte de Blois. Le royaume des francs, tout au long du règne de Robert II le Pieux, jouaissait d’un relatif calme et ce pendant trente ans. Cette accalmie guerrière était d’autant plus bienvenue qu’en ce début de nouveau millénaire, le royaume connut une famine de quatre ans en raison d’aléas climatiques. Cette tragédie sacrifia un tiers de la population. A cette époque, les chevaliers étaient fougueux, guerriers, il fallait canaliser cette énergie. Sous l’impulsion de l’Église, et soutenue par Robert le Pieux, la Paix de Dieu, mouvement spirituel et social ayant pour but de canaliser la fougue guerrière des seigneurs et assurer la protection des biens de l’Église et des seigneuries, fut instaurée.

Robert II le Pieux
Robert II le Pieux

Le pape n’appréciait pas beaucoup le mariage de Robert le Pieux avec Berthe de Bourgogne, et pour cause, celle-ci était sa cousine au 3ème degré. Refusant de se soumettre, le pape l’excommunia puis revenu à la raison, Robert y renonça et épousa en troisième noce Constance de Provence.

Niveau politique, il poursuivit le combat de son père en maintenant l’alliance avec la Normandie et l’Anjou et réussit à contenir les ambitions de Eudes II de Blois, comte champenois et picard. Il dut cependant régler un différend d’héritage en Bourgogne. A la mort de son oncle, le duc de Bourgogne, celui-ci mort sans héritier, avait décidé de transmettre le duché au fils que sa femme avait eu d’un premier mariage. Robert, légitime héritier selon lui, soutint sa cause les armes à la main avec succès.

Pourquoi Robert II le Pieux ?

La vie pieuse de Robert, relatée par Helgaud de Fleury son hagiographe, est indéniable. Présenté comme un modèle d’homme et de roi, favorisant et aidant les établissements religieux, faisant la charité ou encore en guérissant les lépreux. D’ailleurs, il fut le premier à être considéré comme un roi thaumaturge. 

Au IXème siècle, premiers siècles capétiens, les pillages avaient considérablement ralenti l’économie. A partir du Xème, les défenses se décentralisèrent et permirent ainsi de répondre de façon adaptée aux raids sarrasins et vikings. La population put se développer. De plus, le numéraire augmentait significativement dans le royaume car de plus en plus de princes pouvaient battre monnaie. L’économie était en expansion. 

Robert était également le roi de l’an mil si bien qu’il connut le développement de quelques hérésies. La perspective de l’an mille déclencha un vent de panique chez certaines élites ecclésiastiques. Les excès de certains prélats les conduisirent sur les premiers bûchers. Même si le roi usa de toute son influence en les suppliant à maintes reprises de renoncer à leurs erreurs, la sentence tomba. Les bûchers furent installés, à l’initiative de Robert le Pieux, en dehors des remparts d’Orléans. La menace manichéenne était écartée. 

A la fin de son règne, entre 1025 et 1031, il dut affronter la révolte de ses deux fils Henri et Robert. A contre courant de la volonté de sa femme Constance, il associa son second fils Henri au trône. Il fut sacré le jour de la Pentecôte 1027 à Reims par l’archevêque Ebles de Roucy. Robert II le Pieux mourut à Melun en juillet 1031 dans sa soixantième année. Sa bonté en fit un roi très aimé de son peuple.