Clotilde, princesse burgonde devenue reine des Francs

Clotilde : femme du roi franc Clovis

La vie de Clotilde, jeune princesse Burgonde née vers 475, débuta dans la violence et et se termina dans l’apaisement. En ces temps d’instabilité politique, vous passiez de vie à trépas en l’espace d’un instant.

À la mort de Gondioc, roi des Burgondes, l’héritage fut partagé entre ses fils. Gondebaud, Chilpéric, Gondemar et Godégisile. Alors que trois d’entre eux se satisfaisaient de leur nouvelles possessions, Gondebaud, rongé par le pouvoir et l’envie de tout posséder, prit soin d’égorger Chilpéric son frère et noya la femme de celui-ci en lui attachant une pierre au cou. Il s’agissait des parents d’une certaine Clotilde. Quant à Gondemar, l’autre frère, il le tua au cours d’une bataille. Godégisile resta en dehors de ce règlement de compte. C’est sans doute ce qu’on appelle “avoir l’esprit de famille”.

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    Clotilde n’avait que quatre ans, sa sœur Chroma six quand le massacre de ses parents eut lieu. Elles y échappèrent que grâce à la coutume germanique qui protégea la petite enfance. Ce souvenir hantera à jamais son esprit. Elle se réfugia dans la foi catholique, seul exutoire salutaire pour elle. La concurrence maintenant écartée, que faire de ces deux jeunes orphelines ? Ce sera la femme de Gondebaud, Caretina, qui soufflera l’idée de les enfermer dans un couvent, leur permettant ainsi d’être sous la protection de l’Eglise conformément au souhait de leur défunte mère. Au sein d’un tel lieu, nul risque d’éveiller en elles un sentiment de vengeance. Se disait-il. Quelques années plus tard chroma se fit religieuse quant à Clotilde, elle resta à la cour de Gondebaud.

    Elle amena Clovis à la foi chrétienne

    Voulant soumettre les autres nations barbares au royaume Franc, Clovis envoya une ambassade à Gondebaud. La beauté et l’intelligence de cette jeune Clotilde furent connu de toute la population chrétienne de la Gaule, les émissaires de Clovis tombèrent sous son charme et en firent part à Clovis. Il voulait l’épouser. Plus tard, le gaulois Aurélien eut la charge d’obtenir le consentement de Clotilde et de Gondebaud, désormais son tuteur.

    Maîtresse, j’ai à vous parler.
    Parle
    Le roi Clovis désire vous épouser, et m’envoie ici pour demander votre consentement. En témoignage de la vérité de ma mission, voici l’anneau du roi
    Donne et dis à ton maître qu’il me fasse promptement demander à Gondebaud, et je serai sa femme.

    Craignant une invasion franque possible en cas de refus, Gondebaud accepta ce mariage. La suite vous la connaissez. Clotilde épousa Clovis en 493 à Soissons. Grâce à sa patience et à son intelligence, elle convainc Clovis d’abandonner ses dieux païens pour embrasser la foi catholique. A la mort de Clovis, elle dut gérer avec difficultés la succession entre ses fils. Lassée et dégoûtée du monde, elle multiplia les œuvres pieuses et se retirera de la cour pour terminer sa vie terrestre dans un couvent près de Tours. Elle ne voulut plus être considérée comme reine mais comme simple servante de Dieu. Elle mourut à Tours vers 545 et fut inhumée à Paris aux côtés de Clovis à l’abbaye Sainte Geneviève. Elle fut canonisée aux environs de 550.