Blanche de Castille – reine de France

La France, à travers son histoire, a connu de nombreuses reines aux vertus exemplaires. Blanche de Castille fut de celles-ci. Née en 1188 à Palencia en Castille, fille du roi Alphonse VIII de Castille et de Aliénor d’Angleterre, Blanche..de Castille allait avoir un destin incroyable, un destin qu’elle dut à la douceur de son prénom.

Nous sommes en 1200. Sa grand-mère, Aliénor d’Aquitaine alors âgée de 80 ans, reine d’Angleterre après avoir été également reine de France, voulut en guise de dernier acte politique, marier une infante au futur roi de France. Le roi de Castille avait trois filles dont une qui était déjà mariée. Les mérites et la beauté des deux jeunes filles restantes avaient été vantés auprès de Philippe Auguste, le roi de France. Il dépêcha alors une ambassade auprès de la cour de Castille afin de demander la main d’une de ses filles pour son fils le futur Louis VIII. Les deux jeunes filles étaient belles et douées, comment choisir…L’une d’elles s’appelait Uracca qui signifie pie en français. Le peuple de France allait-il adopter une reine au nom si rude tant dans la prononciation que dans la signification ? Alors que l’autre petite fille s’appelait Blanca…Blanche en français. La douceur de ce prénom emporta les faveurs des ambassadeurs. Aliénor d’Aquitaine, qui avait négocié le mariage, ramena Blanche en France. Avec cette union, les deux royaumes allaient peut être enfin connaître une paix durable, pensait-elle. En hiver 1200, cette vieille reine de 80 ans traversa la france accompagnée de la petite Blanche et le 23 mai 1200, l’archevêque de Bordeaux maria Louis âgé de 13 ans et Blanche 12 ans en Normandie fief du roi d’Angleterre. Le mariage ne put se faire au royaume de France car il avait été placé sous interdit par le pape Innocent III à cause de Philippe Auguste qui ne voulait pas répudier Agnès de Méranie pour reprendre sa femme légitime…qu’il tenait emprisonnée.

Philippe Auguste aimait beaucoup Blanche. Très vite, elle s’illustra tant par ses qualités humaines que par son sens politique. Il remarqua en elle un esprit juste et il la consultait souvent au point où elle réussissait parfois à le faire revenir sur ses décisions.

Cette jeune mère donna douze enfants à la France, certains mourront jeunes d’autres seront d’illustres chevaliers ou bienheureuse et l’un d’entre eux deviendra saint Louis. En mère présente et attentive, elle nourrissait elle-même ses enfants, une dame du palais en fit l’amère expérience. Alors que Blanche accompagnait son mari à une partie de chasse, cette dame, pensant faire pour le bien, donna son sein au futur saint louis. A son retour blanche fit rendre tout le lait ingurgité par l’enfant et lui dit : « Je suis sa mère, et nulle autre femme ne doit le nourrir »

Blanche accordait aussi beaucoup d’importance à l’éducation de ses enfants. C’est elle qui s’en chargera, son érudition le lui permettait. Avant de se coucher, assis sur ses genoux, elle leur racontait des histoires et interrogeait ses fils sur les vertus des personnages : “Auquel voudriez-vous ressembler ? ” leur demandait-elle.
En 1223, son mari Louis monta sur le trône et devint Louis VIII, la voilà reine de France. Ce bonheur fut de courte durée car seulement trois ans plus tard, en 1226, il mourut, la voilà seule avec son fils Louis IX, nouveau roi de France, au commande du royaume.

Pendant près de vingt ans, grâce à son sens inné de la politique et à la témérité de ce jeune Louis IX, elle évitera à la France de tomber sous les assauts répétés de l’ennemi anglais et des barons traitres.

Alors que son fils était en Croisade, en 1252 elle rendit l’âme. Les français, qui l’avait tant aimé, la pleuraient. Louis IX, si loin, envoya en France un cheval de bât chargé de lettres
de prières adressées aux églises pour que son peuple pria pour elle. Elle fut inhumée à l’abbaye de Maubuisson qu’elle avait fondé en 1241