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Publié le
28/03/2022

L’opinion publique dans l'ancienne France.

Déjà nous avons dit à quel point les rois avaient souci de suivre les courants de l’opinion publique. Lors du fameux conflit qui surgit à propos du Mariage de Figaro - la pièce serait-elle représentée ? - Louis XVI disait : « Vous verrez que M. de Beaumarchais aura plus de crédit que M. le garde des Sceaux. »

Ce ne fut pas Beaumarchais qui eut plus de crédit que le garde des Sceaux, ce fut M. Tout-le-Monde, qui décida la représentation du 27 avril 1784.

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L’ancienne France vécut sous des gouvernements d’opinion publique. Celle-ci y eut plus d’action qu’elle n’en a de nos jours, formant ce « tribunal de la nation » comme l’appelait le Parlement, et qui jugeait en dernier ressort.
Louis XIV en écrit pour le Dauphin : « Il est juste de donner beaucoup à la réputation générale parce que le public n’y a point d’intérêt et qu’on lui impose difficilement pour longtemps. C’est sagement fait d’écouter tout le monde. »
Quel souverain gouverna contre elle ? Quel ministre contre elle s’est maintenu au pouvoir ? « Louis XVI la consulta pour le choix de la plupart de ses ministres », dit Sénac de Meilhan. Il avait soin de s’en informer, recueillant les propos des discoureurs politiques journellement groupés aux Tuileries. Quels soins ne prenait pas le gouvernement royal pour se rendre cette opinion favorable !

Louis XI entretient des messagers qui vont par les villes sur la place publique, le dimanche à la sortie de l’église, lire et commenter ses proclamations au peuple où il expose et s’efforce de justifier les mesures prises par son gouvernement. Louis XIII, Louis XIV, Louis XV rémunèrent des parleurs à gages qui vont dans les jardins des grandes villes, au Palais-Royal, sur le Pont Neuf, dans la Galerie du Palais que le public fréquente, présenter leurs faits et gestes de manière à en obtenir l’approbation. Necker pourra dire : « La plupart des étrangers ont peine à se faire une juste idée de l’autorité qu’exerce en France l’opinion publique ; ils comprennent difficilement ce que c’est qu’une puissance invisible qui, sans trésor, sans gardes, sans armée, donne des lois jusque dans le palais des rois. »

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Elle avait pour principaux interprètes les nombreux cercles de nouvellistes organisés sur tous les points du royaume, clubs politiques en pleine activité dès le XVIe siècle se réunissaient dans les promenades publiques, dans les cafés, aux préaux des grands couvents. Et comme on y avait son franc parler ! Les Anglais, si fiers de leurs franchises, ne peuvent en cacher leur étonnement. Robert Dallington, secrétaire de l’ambassade anglaise à Paris, en écrit sur la fin du XVIe siècle :

« Nous sommes dans un pays où l’on peut entendre chaque jour ses propres sujets parler du roi très librement. » Plus loin : « C’est chose inouïe à voir et odieuse à entendre comment le français peut bavarder et répéter impudemment ce qu’il a follement conçu non seulement sur les États étrangers, mais sur son propre État et sur le roi lui-même. » Au témoignage de Richelieu, un chacun pouvait impunément blâmer le roi. Louis XIII répondait froidement quand on lui rapportait quelques bons mots dit contre lui : « On n’empêche pas les Français de parler. » Les nouvellistes dont il vient d’être question se réunissaient en manière de clubs en plein vent. Ceux du préau des Cordeliers étaient connus pour des opinions que nous dirions « avancées ». Un rapport de l’inspecteur de police Bazin, en date du 3 juin 1726, renseigne à leur sujet : « La conversation a roulé, écrit-il, sur les princes d’Europe. Un particulier, qui était chef de la conversation et qui est maître tourneur, a dit que la politique des rois est de ruiner les peuples et que c’était le moyen le plus sûr de les soumettre ; un autre, qui est compagnon taillandier, a répondu qu’ils étaient des tyrans et que l’on se passerait bien des rois, que les républiques se gouvernaient elles-mêmes et qu’elles n’en étaient pas plus malheureuses. Il a coutume de dire que tous les grands de la France étaient sans foi ni loi, que la religion n’était pas faite pour eux, qu’elle ne servait aux princes que de masque et de frein pour contenir les peuples, qu’ils faisaient des lois, mais qu’ils ne les observaient pas. »

Sur ces constatations la pensée vint aux représentants de l’autorité de fermer ces lieux de discussions séditieuses ; le gouvernement s’y refusa : « Il ne fallait pas contrarier le public. »

« Ce qui gâte le Français, écrit au XVIIIe siècle un auteur anonyme, est la liberté de parler politique et de raisonner avec la dernière franchise à tort et à travers de choses qu’il n’entend nullement. »

Mouvement qui va s’accentuant à mesure qu’on approche de la Révolution. À la veille 89, un Anglais, Arthur Young, en écrit : « Les cafés du Palais-Royal ne sont pas seulement pleins dedans, mais il se tient des foules de monde aux portes et aux fenêtres pour écouter certains orateurs, montés sur des tables ou sur des chaises, qui haranguent chacun sa petite audience (auditoire). L’ardeur avec laquelle on les écoute et les nombreux applaudissements qu’il reçoivent pour les expressions hardies contre le gouvernement pourraient à peine se concevoir. Je suis réellement stupéfait de voir que le ministre souffre de pareils nids de sédition et de révolte, qui répandent continuellement parmi le peuple des sentiments auxquels il faudra bientôt s’opposer avec vigueur ; c’est pourquoi il faut être fou pour en permettre maintenant la propagation. »

Avec Arthur Young nous sommes parvenus aux dernières années de l’ancien régime. Pendant des siècles, la monarchie avait reposé sur des fondements trop assurés pour qu’elle eût rien à craindre de pareilles atteintes, fondements qui devaient leur solidité aux sentiments du peuple pour son roi.


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