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Les musulmans convertis au catholicisme sous Saint Louis

Date de publication
24 mai 2024

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Bonjour, savez-vous comment Louis IX plus connu sous le nom de Saint Louis a assimilé, à son retour de croisade en 1254, les arabes fraîchement convertis au christianisme au sein du royaume de France ? Non, je vous explique.

En 1229, au terme de l’expédition appelée la Croisade des barons, l’empereur du saint Empire Romain Germanique Frédéric II signa le traité de Jaffa avec le sultan Al-Kāmil. Désormais, les lieux saints étaient de nouveau accessibles aux chrétiens. En 1244, lors de la bataille de la Forbie près de Gaza, l'armée égyptienne du sultan Ayyûb récupère les lieux saints au détriment des croisés. Voici l’élément déclencheur qui motiva Louis IX à entreprendre son premier pèlerinage en Terre sainte. Le règne de Louis IX, et plus globalement le XIIIe siècle, fut marqué par une volonté, en plus de défendre les chrétiens de Terre sainte, de christianiser et d’évangéliser le monde entier.
Après avoir passé un mois en captivité en 1250 dans les geôles Égyptiennes, Louis IX et ses chevaliers croisés prirent la route de Jérusalem. Sur place, Louis IX recommanda à ses chevaliers de ne pas tuer les femmes et les enfants de leurs ennemis, voulant ainsi témoigner de la conduite que doit adopter un chrétien. Par cette attitude, le souverain capétien poursuivait également un but plus grand encore : la conversion de familles musulmanes tout entière.

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Louis IX passa beaucoup de temps à Acre, ville où se côtoyait une diversité de groupes ethniques, religieux et linguistiques. Les tensions entre les communautés étaient palpables. En tant que maître des lieux, installé dans le château d’Acre, Louis IX fit frapper des drachmes d’argent sur lesquelles étaient marquées : “un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême”. Dans une ville où le commerce était important, la monnaie circulait massivement entre les habitants. Cette initiative peut être perçue aujourd’hui comme un outil de communication avant l’heure. Très tôt, Louis IX se montre généreux envers les potentiels convertis. Le roi était prêt à se mettre en faillite pour la conversions des Infidèles car disait-il : la récompense divine en cas de succès serait incommensurable. Louis IX rachetait les esclaves, les païens, les instruisait dans la foi du Christ, les faisait baptiser, et leur fournissait suffisamment de provisions pour qu’ils puissent vivre décemment. Car une fois convertis, ces nouveaux chrétiens s’exposaient aux représailles de leurs anciens coreligionnaires. Je tiens à préciser que contrairement à une idée qui a eu cours pendant des siècles, cette générosité royale n’a en aucun cas épuisée les ressources du royaume.

Les convertis de Louis IX, bien souvent, finissaient comme simples soldats voire même comme commandants dans l’armée croisée. Les moins robustes d’entre eux où ceux qui craignaient d’affronter leurs anciens coreligionnaires, en 1253, s’embarquaient pour la France. Ce fut la première vague de convertis à fouler la terre de France au temps de Louis IX. Déjà avant lui, Richard Coeur de Lion lors de la troisième croisade, avait ramené des convertis arabes sur ses terres de Normandie. Ces nouveaux chrétiens, jusqu’au retour du roi, vivaient sur les aumônes royales en attendant mieux de la part du souverain capétien. La deuxième vague de convertis à embarquer vers la France eut lieu en 1254, beaucoup étaient des démunies, des femmes, des orphelins, des païens, des esclaves, des malades ou encore des blessés au combat. Ils embarquèrent au même moment que le roi pour certains sur le bateau royal. La troisième vague était constituée de ceux qui n’avaient pas appris assez de catéchisme avant le départ du roi de Palestine. Louis IX ne voulait pas laisser ces nouveaux convertis en Terre sainte, car laisser ces néophytes de la foi chrétienne en contact avec des milliers de musulmans aurait pu ruiner leur conversion. Une immersion totale en terre chrétienne était nécessaire.

Pour leur permettre de s’assimiler le plus facilement et rapidement possible, Louis IX décida d’installer ces nouveaux chrétiens dans le Nord du royaume en les mélangeant à la population catholique, et les familles de convertis n’avaient pas d’autres convertis comme voisins. De plus, Louis IX tenait à favoriser les unions matrimoniales des convertis avec les autochtones. Les documents attestent de l’implantation de familles dans une dizaine de villes telles que Bourges, Orléans, Rouen, Amiens, Saint-Omer etc. Louis IX ne tient pas à ce que ces nouveaux convertis s’installent dans la partie sud du royaume. La raison est simple, la proximité avec l’Espagne en partie musulmane et la Méditerranée de manière générale, pouvait entraîner les nouveaux convertis, au contact de musulmans, à un retour à leur foi d’avant.

Chaque année, à l’arrivée de l’hiver, Louis IX offrait aux plus pauvres de son royaume du bois pour se chauffer, de lourds manteaux de laine et de cuir, des chaussures neuves et bien d’autres choses. Pour les nouveaux chrétiens, s’ajoutait à ces largesses royales, le versement d’une pension conformément aux engagements pris par le roi. De plus, dans chaque région où résidait des convertis, une personne était missionnée par la Couronne pour veiller sur ces nouveaux chrétiens. S'ils rencontraient des difficultés dans l’apprentissage de la langue, s’ils subissaient des violences, s’ils peinaient à trouver un travail, les médiateurs étaient tout disposés à les aider et ainsi faciliter leur quotidien.

Au cours de l’année 1253 et 1254, un peu plus de mille individus ont immigré de Terre sainte vers la France. Les baptisés du roi bénéficiaient d’une pension et d’une allocation de logement jusqu’à la fin de leur jour. Le système de subventions et de médiateur dédié s’achevèrent donc avec l’extinction des générations de convertis au temps de la croisade de Louis IX.


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