À la différence de la plupart des chantiers d’aujourd’hui, le financement des cathédrales était aléatoire. L’évêque imaginait un projet (trop) ambitieux puis ébauchait le montage financier sur les premières années. Puis advienne que pourra : le commanditaire savait qu’il ne verrait probablement pas la fin étant donné la longueur de ce type de chantier. Comptez plusieurs dizaines ou plusieurs centaines d’années. Le successeur sur le siège épiscopal se chargerait du problème. Qu’on ne s’étonne pas que les chantiers calent parfois. Ce n’est pourtant pas faute d’imagination chez les commanditaires pour multiplier les sources de revenus.
Dans l’édification d’une cathédrale, le budget inclut 4 grands types de dépenses :
La cathédrale est par définition l’église de l’évêque. Étant le premier intéressé par la construction, l’évêque est naturellement le principal financeur du chantier. Dans ce but, ils s’appuient sur les ressources de son diocèse. Ici ou là, des fermes, des dîmes, des taxes…
Dans le financement, n’oublions pas le rôle des chanoines, ces membres du clergé qui occupent quotidiennement la cathédrale. Ils sont très puissants dans la moitié nord de la France. Eux aussi possèdent dans le diocèse des revenus qu’ils mettent temporairement à disposition du chantier.
Dès les premières années du XIIIe siècle, la longueur des chantiers et l’importance des sommes en jeu exigent une certaine rationalisation et continuité du financement. Évêques et chanoines mettent en place une institution, appelée fabrique ou œuvre. Dotée d’une personnalité juridique, la fabrique reçoit dons et legs, gère le patrimoine et surveille la bonne marche des travaux. Justement, d’où viennent les dons ?
Au bas de 45 verrières de la cathédrale de Chartres figurent différents corps de métiers : bouchers, maréchaux ferrants, boulangers, vignerons… Rappel que ces artisans ont financé les vitraux. Les fidèles contribuent donc à la construction et à l’embellissement des églises.
Il ne s’agit pas toujours de donner de l’argent. Un seigneur peut par exemple permettre l’accès à sa forêt ou à sa carrière aux bûcherons et aux tailleurs de pierre du chantier. Les dons en nature sont les bienvenus : volailles, vin ou bière nourriront les bâtisseurs tandis que le cheval ou le bœuf, plutôt qu’être mangés, pourront être mobilisés pour les charrois.
Les dons d’argent ou en nature affluent d’autant plus que l’époque des cathédrales gothiques correspond à un enrichissement de la population. Dans les villes, se développe une bourgeoisie qui a fait fortune dans le commerce ou le textile. Derrière leur générosité, se cachent peut-être quelques soupçons de culpabilité. En effet, la soif de profit et le prêt à usure ne sont pas bien vus par l’Église. Pour les nouveaux riches, le financement des cathédrales offre « un moyen de blanchir son âme… et son argent », comme l’écrit joliment l’historien Patrick Demouy.
Dans certaines régions d’Europe, les laïcs ne se contentent pas d’un rôle accessoire. C’est le cas dans les pays germaniques (dont faisaient partie Metz ou Strasbourg). Là-bas, les gouvernements urbains évincent les évêques et les chanoines de la direction de la fabrique. De même dans les cités-États d’Italie comme à Bologne ou Florence. La construction ou l’embellissement d’une cathédrale sont considérés comme une affaire municipale. Il en va du prestige de la ville. Sur la cathédrale San-Petronio de Bologne, la répétition du blason municipal — rouge et blanc — rappelle aux passants qui a financé l’édifice.
Et le roi dans tout ça ?Il se mêle peu de la construction. Le rôle des Capétiens se limite principalement à des dons d’argent : le roi Louis VII, le père de Philippe Auguste, offre 200 livres au chantier de Notre-Dame de Paris tandis que saint Louis et sa mère Blanche de Castille financent une rose de Notre-Dame de Chartres. Mais le mécénat royal n’est pas décisif dans le mouvement d’érection des cathédrales gothiques. Du moins en France. Les Capétiens s’intéressent davantage à la fondation de châteaux, de collégiales et d’abbayes.
En 1112, la cathédrale de Laon brûle, après une émeute. Pour financer la reconstruction, les chanoines rassemblent leurs reliques, puis partent sur les routes. À chaque étape, ils racontent aux habitants les malheurs de leur église, dévoilent leurs reliquaires et récoltent ainsi des dons. Leur tournée les emmène jusqu’en Angleterre. Six mois plus tard, ils sont de retour dans leur cité, dotés de fortes sommes d’argent et même de tapisseries destinées à orner leur nouvelle église. Cet exemple illustre le rôle des quêtes itinérantes.
Ailleurs, le clergé a souvent moins le goût du voyage. Il se contente d’installer des troncs dans les églises de la ville, sur les marchés et dans certains commerces. Dans les paroisses, les curés sont invités à exhorter leurs ouailles aux aumônes. Est-ce suffisant ?
Mieux qu’un discours, l’Église sait trouver, à partir du XIIIe siècle, la carotte pour stimuler la générosité des fidèles. La solution s’appelle les indulgences. Sur certains chantiers, le pape accorde des remises de peine temporelles à tous les pêcheurs en échange d’une participation financière. Vers 1276, un prédicateur d’Amiens déclare à la foule octroyer 140 jours de pardon, si bien que « vous pouviez approcher plus près du paradis que vous n’étiez ce matin », ajoute-t-il. Le religieux lance même des propositions moralement contestables. Aux fidèles coupables de la détention abusive d’un bien, il promet l’effacement de la faute à condition de rendre ce bien non pas à son légitime propriétaire, mais à « vostre mère eglise ». Le sens de l’opportunisme…
Erreur : Formulaire de contact non trouvé !
Et bien juste pour vous dire que vous faites un travail formidable, saint, j’ai même envie de dire. Je n’ai pour l’instant que deux livres de votre collection mais je compte bien en ajouter d’autres prochainement. Merci car je peux, grâce à vous, approfondir sérieusement mes connaissances avec des livres toutefois très accessibles.
Merci pour votre travail ! Il est précieux !
Merci pour tout, j’adore vos livres.
Merci pour ce travail magnifique qu’est de réhabiliter l’histoire de France
Je veux vous remercier particulièrement pour votre beau et admirable travail d’excellentes publications dont notre foyer bénéficie.
J’aimerais vous remercier, car grâce à vous, je redécouvre (et étudie) avec joie la beauté de l’Histoire de la France, la grandeur de la Fille Aînée de l’Église (qui je l’espère, retrouvera ses lettres de noblesse et sa Foi).
J’ai acheté plusieurs livres de Vox Gallia à la librairie Les Deux Cités à Nancy, et je n’ai pas regretté mes achats.
Continuez à faire de si beaux livres !
Je vous remercie pour votre travail et les ouvrages passionnants proposés
Merci pour votre travail de réédition, je viens de finir le péril cathare que j’ai beaucoup apprécié. Ces lectures me font découvrir à quel point nous avons une belle et grande histoire. Merci à vous.
Merci beaucoup pour votre travail. C’est toujours un plaisir de commander un livre de votre édition !
Des livres de qualité je recommande fortement pour les passionnés d’histoire de France
impeccable pour nos jeunes à qui l’éducation nationale supprime des pans entiers de notre histoire.
Et bien juste pour vous dire que vous faites un travail formidable, saint, j’ai même envie de dire. Je n’ai pour l’instant que deux livres de votre collection mais je compte bien en ajouter d’autres prochainement. Merci car je peux, grâce à vous, approfondir sérieusement mes connaissances avec des livres toutefois très accessibles.
Merci pour votre travail ! Il est précieux !
Merci pour tout, j’adore vos livres.
Merci pour ce travail magnifique qu’est de réhabiliter l’histoire de France
Je veux vous remercier particulièrement pour votre beau et admirable travail d’excellentes publications dont notre foyer bénéficie.
J’aimerais vous remercier, car grâce à vous, je redécouvre (et étudie) avec joie la beauté de l’Histoire de la France, la grandeur de la Fille Aînée de l’Église (qui je l’espère, retrouvera ses lettres de noblesse et sa Foi).
J’ai acheté plusieurs livres de Vox Gallia à la librairie Les Deux Cités à Nancy, et je n’ai pas regretté mes achats.
Continuez à faire de si beaux livres !
Je vous remercie pour votre travail et les ouvrages passionnants proposés
Merci pour votre travail de réédition, je viens de finir le péril cathare que j’ai beaucoup apprécié. Ces lectures me font découvrir à quel point nous avons une belle et grande histoire. Merci à vous.
Merci beaucoup pour votre travail. C’est toujours un plaisir de commander un livre de votre édition !
Des livres de qualité je recommande fortement pour les passionnés d’histoire de France
impeccable pour nos jeunes à qui l’éducation nationale supprime des pans entiers de notre histoire.