ROBERT SURCOUF : un corsaire breton d’exception

Bonjour, laissez-moi vous parler aujourd’hui d’une légende de la mer, Robert Surcouf, le plus illustre des corsaires aux qualités de marins et de combattant extraordinaires. Né en 1773 dans le port corsaire de Saint Malo en Bretagne, Surcouf descend d’une famille riche dotée d’une solide réputation. La famille Surcouf était originaire d’Irlande et a débarqué en Bretagne suite aux persécutions anglaises. Sa détestation de l’Anglais provient donc de son histoire familiale. Très tôt, le jeune Robert montre un tempérament explosif ne reculant devant rien, au grand détriment de ses parents. Pour calmer l’excès de fougue du jeune Robert, ses parents l’envoient dans la marine. Il n’a alors que 13 ans. Malgré la difficulté de la profession, Robert devient mousse sur le Héron et développe même de grande qualité de marin. Robert Surcouf va se révéler être un navigateur d’exception. Connaissez-vous son histoire ? Non, je vous explique.

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    En 1788, âgé de quinze ans seulement, il embarque comme volontaire sur l’Aurore, un énorme bateau en partance pour les Indes. Le jeune mousse semble se passionner pour son métier au point où un officier le remarqua et l’initia aux règles de la navigation. Sa personnalité fougueuse et courageuse va lui être d’une grande utilité quand en 1790, lorsque ce même bateau dériva sur la côte à cause d’un ouragan, Robert fera preuve d’un grand professionnalisme. Ses supérieurs décidèrent alors de la récompenser en le faisant officier de la marine marchande. Le voilà lieutenant de la Marine Royale. Robert, âgé de 18 ans et devenu un homme à la carrure impressionnante, ne se plaisait que sur les mers, alors quand en 1792, il dût revenir en Bretagne, il ne pensait déjà qu’à repartir. Sa carrière de corsaire était lancée. Arrêtons-nous un instant sur ce qu’était le métier de corsaire. Le corsaire était bien souvent armateur ou simple capitaine d’un bateau civil armé, et n’agissait que sur lettre de marque délivrée au nom du roi. Il était officiellement une force militaire complémentaire à l’armée royale. Il n’intervient que dans l’intérêt de son pays et il ne peut attaquer que les ennemis de la couronne. Revenons à notre corsaire national. Le 22 octobre 1794, à l’Île de France, aujourd’hui l’île Maurice, Surcouf va vivre, en tant qu’ enseigne-auxiliaire, son premier baptême du feu. Les britanniques, dotés de deux bateaux impressionnants armés de 54 et 60 canons, bloquent le port de l’île. Tandis que Surcouf et les siens approchent de l’île avec seulement 4 petits navires. Le combat s’engagea pendant cinq heures près de l’embouchure de la Rivière Noire. « Victoire ! » Hurla Surcouf, sur le pont de son bateau. Les Britanniques, assaillis par les Français, durent s’enfuir sur le champ. Le blocus fut levé pour quelques semaines.

    Le 7 octobre 1800, Surcouf, devenu un corsaire aguerri, croisa la route du Kent, un imposant navire de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Le capitaine anglais, certain de son coup, voulait châtier l’abject français, qui doté d’une flotte bien moins impressionnante que l’Anglais, avait osé le défier. Malgré un nombre d’hommes inégal dans les navires, 400 Anglais contre 160 Français, en quelques petites minutes, la bravoure de Surcouf et de ses hommes eut raison des Britanniques. Dans ses mémoires, le corsaire Ambroise Louis Garneray fait parler le corsaire Breton :

    « Parbleu ! mes amis ! s’écria Surcouf, nous pouvons nous vanter d’avoir assez bien employé notre journée. Il nous a fallu escalader, sous une grêle de balles, une forteresse trois fois plus haute que notre navire et combattre chacun trois Anglais et demi. Je savais à quel formidable équipage nous allions avoir affaire ; mais pas si bête de le dire, pour décourager l’équipage ! »

    Et le commandant Anglais de lui répondre :

    « Vous, Français, vous vous battez pour de l’argent. Et nous, Anglais, nous nous battons pour l’honneur. »,

    Surcouf lui répondit cette phrase d’anthologie :

    « Chacun se bat pour ce qui lui manque ! »

    Surcouf rentra en France le 16 novembre 1800 tout couvert de gloire et avec une cargaison de plusieurs millions de livres. 

    En 1801, âgé de 27 ans seulement, de retour à Saint-Malo, Robert Surcouf épouse Marie-Catherine Blaize qu’il aimait depuis si longtemps. Robert Surcouf repartit un temps sur les mers en direction des Indes, où il multiplia de grands exploits au grand dam des Anglais qui le surnommaient l’Ogre du Bengale. À la chute de l’Empire, il retrouve Saint-Malo, la cité de son enfance, où il travailla comme investisseur jusqu’à ce que Dieu le rappelle à lui le 8 juillet 1827. Il rendit son âme dans son château de Riancourt à Saint-Servan. Le métier de corsaire s’éteint avec la mort de Surcouf puisque la guerre de course, comme on l’appelait, fut abolie définitivement en 1856.