Les massacres de septembre 1792

Bonjour, je vous emmène à la fin du XVIIIe siècle, en 1792, en pleine période trouble et sanguinaire de la Révolution française. Le 20 avril 1792, les forces françaises de la Révolution déclarèrent la guerre au roi de Bohême et de Hongrie. Après une campagne calamiteuse de la part de la France, une trêve est obtenue en mai 1792. Le 19 août 1792, les armées autrichiennes et prussiennes, comprenant près de 80 000 hommes menées par Clerfayt et Brunswick, réussirent à pénétrer en France par la Lorraine. Les troupes ennemies étaient aux portes de Paris. Lorsque le 2 septembre 1792, l’armée austro-prussienne fit capituler l’armée révolutionnaire à Verdun, un vent de panique envahit Paris. Si l’alliance Austro-hongroise réussit à gagner Paris, que deviendra la Révolution ? C’est dans ce contexte que débuta un massacre d’une cruauté incroyable ; appelés les massacres de septembre. Comment se sont-ils déroulés ? Quels en furent les conséquences ? C’est ce que nous allons voir tout de suite. Bon épisode.  

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    A partir de la journée du 10 août 1792, qui sonna la fin de la monarchie constitutionnelle et le début de la Terreur, la répression révolutionnaire, menée par la commune insurrectionnelle de Paris, s’intensifia. Le 11 août, les municipalités reçurent l’autorisation d’arrêter tous  les suspects, le 17, un tribunal extraordinaire fut créé pour juger les crimes du 10 août  et le 26, la déportation des prêtres réfractaires fut confirmée. 

    Pour les principaux chefs révolutionnaires, la défaite de Verdun du 2 septembre 1792 ne s’expliquait que par l’agissement de traitres. Un complot aristocratique certainement pensaient-ils. La rumeur courait que des royalistes avaient caché des armes dans les prisons pour préparer une contre-Révolution. Marat, le député montagnard, appela les patriotes, comme ils se faisaient appeler, à se faire justice eux mêmes et s’exclama

    Debout debout, et que le sang des traîtres commence à couler.

    Danton, autre figure majeure de la Révolution, quant à lui, déclara que :

    Pour vaincre les ennemis de l’extérieur, il fallait de l’audace, encore de l’audace et toujours de l’audace et la France sera sauvée.

    De l’audace, ils n’en manqueront pas.

    Un comité spécial, créé sous l’impulsion du ministre de l’intérieur Jean-Marie Roland de la Platière et du ministre de la justice Danton, recruta, moyennant salaire, 235 égorgeurs pour aller massacrer des détenus croupissants dans différentes prisons de la capitale comme la Conciergerie, Bicêtre, la Salpêtrière etc. Nous sommes le 2 septembre 1792.

    Les victimes étaient des prêtres réfractaires, des soldats suisses rescapés du 10 août, des galériens, des filles de joie, des voleuses. A Bicêtre, comble de l’horreur, 30 enfants ont été massacrés. A la Salpêtrière, ces assassins entrèrent dans le dortoir pour violer et massacrer des jeunes filles toute la nuit. L’horreur a atteint son paroxysme quand ces assassins stipendiés s’adonnèrent à des actes cannibales ou bien s’abreuvaient du sang des victimes. Les rues parisiennes étaient d’un rouge écarlate. Le 3 septembre, à 8h du matin, deux gardes nationaux pénétrèrent dans la cellule de la princesse de Lamballe, amie proche de la reine Marie-Antoinette, et lui intimèrent l’ordre de les suivre. Après un simulacre de procès, la foule assoiffée de sang lui firent subir des outrages indescriptibles : après avoir été éviscérée, décapitée, profanée ; sa tête, accrochée à une pique, fut brandie devant Marie-Antoinette par ces hommes aux yeux gorgés de sang. La reine comprit sans doute le sort qu’ils lui réservaient.

    Ces massacres, planifiés, organisés, surveillés et payés, firent près de 1500 victimes en 7 jours. Le 20 septembre 1792, le général Charles-François Dumouriez remporta la victoire décisive à Valmy contre Brunswick. La menace étrangère était écartée. Le lendemain, le 21 septembre 1792, la première République française était proclamée.