Le siège de Paris par les vikings – 885-887

Bonjour à tous, dès le début du IXème siècle, le royaume franc connut une succession d’attaques vikings violentes. Leur but ? piller et rançonner les villes traversées. L’histoire que je vous propose de découvrir débuta le 24 novembre 885, nous étions sous le règne de Charles III le Gros, roi des francs et empereur d’Occident. Ce jour-là, des drakkars danois sous le commandement du chef viking Siegfried se trouvèrent sous les murs de la ville de Paris. Pour leur résister ? Deux hommes : le comte Eudes de Paris et l’évêque Gauzlin. Ainsi commença une résistance qui allait durer presque deux ans. Comment s’est déroulé le siège de Paris ? Et quel en sera l’issue ? C’est ce que nous allons voir tout de suite. Mais avant, je vous serais reconnaissant de laisser un commentaire, de partager cette vidéo et de soutenir mon travail en me faisant un don via Tipeee ou en commandant un livre de ma maison d’éditions Voxgallia, tous les liens sont en description ! Bon épisode. 

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    Le 24 novembre 885, sept cents navires vikings et pas moins de trente mille hommes se présentèrent aux portes de l’Île de la Cité. Les vikings ne souhaitaient pas profiter de la richesse de Paris mais simplement descendre la Seine et se rendre dans la riche province de Bourgogne pour la piller. Mais avant cela, ils durent convaincre le plus haut représentant de la ville : l’évêque Gauzlin, de les laisser passer. L’autorité franque ne se démonta pas et refusa la demande viking. Siegfried reparti furieux. En représailles, les vikings se lancèrent à l’assaut de la tour du Grand Châtelet qui fermait l’entrée du Grand Pont. Les vikings voulaient emprunter ce passage.

    L’évêque de Paris pouvait compter sur le comte Eudes pour résister à l’assaut Viking. Le système de défense franque rendait toute progression de l’ennemi impossible. Les hommes du Nord ne purent venir à bout du Grand Châtelet. Assailli par les archers et les jets de projectiles en tout genre, et face à leur incapacité à détruire les murs protégeant la ville, les vikings décidèrent de mettre le siège devant la ville et en profitèrent pour piller les environs. Pendant les deux mois d’hiver, les deux camps s’équipèrent en armes de siège et de guerre. Béliers, catapultes, trébuchets, les hommes étaient à l’oeuvre, un autre assaut était inévitable. 

    Le 31 janvier 886, les vikings attaquèrent à la fois par la terre et par le fleuve. Ils utilisèrent leurs béliers en vain car les tirs francs les empêchaient d’approcher leurs machine. La population parisienne, paniquée, invoquait les reliques de saint Germain. Le 3 février, lassés, les vikings se retirèrent dans leur camp. En attendant de trouver meilleure tactique, le chef viking Siegfried s’en alla piller l’est de Paris. Le 6 février 886, les vikings s’emparèrent du Petit Châtelet par la rive gauche de la Seine alors en crue, les défenseurs de la tour et une partie des habitants furent massacrés. Le 16 avril 886,  l’évêque Gauzlin mourut d’une épidémie qui ravageait la ville. Les habitants perdaient peu à peu espoir. En mai 886, le comte de Paris, Eudes, se rendit secrètement auprès de l’empereur pour demander de l’aide. En son absence, l’abbé de Saint-Denis, Ebles, sera en charge de défendre la ville contre les normands. Un mois plus tard, Eudes réapparaît sur les hauteurs de Montmartre, aussitôt, les danois se dirigèrent vers lui pour lui empêcher l’entrée de la ville. La combativité franque lui permit de forcer le passage et de se faire accueillir avec ferveur par les habitants. Le 30 juillet 886, Charles le Gros, empereur d’Occident, se mit en route vers Paris, lentement freiné par les intempéries si bien qu’en attendant, les vikings pillèrent les édifices religieux de la ville car les murs, sous les assauts répétés, avaient fini par céder. Quand l’empereur arriva aux portes de Paris, en septembre 886, n’osant affronter le redoutable chef viking Siegfried, il décida de négocier avec les vikings. Un accord fut trouvé : 700 livres d’argent contre leur retraite définitive et l’autorisation de piller la Bourgogne. Le 7 novembre 886, Charles le Gros quitta Paris suivi par Siegfried qui en profita pour piller les abbayes sur son passage. Excédés contre l’attitude peu glorieuse de Charles le Gros, les Grands du royaume le destituèrent et mirent le comte de Paris, Eudes, sur le trône. Sa bravoure était encore dans toutes les têtes. Il fut couronné roi de francie occidentale à Compiègne par l’archevêque de Sens le 29 février 888.