La Grande Peste noire du Moyen Âge

Bonjour, et si je vous parlais de la Grande Peste qui a ravagé l’Europe toute entière au Moyen Âge ? Alors en pleine Guerre de Cent Ans, une pandémie meurtrière ravagea l’Occident de 1346 à 1352. Cette peste bubonique, partie de Crimée, appelée aussi la peste noire gagna rapidement le pourtour de la méditerranée puis très vite toute l’Europe sera contaminée. Comment, en cette fin du Moyen Âge, cette peste noire s’est-elle déclarée ? Quelles en furent les conséquences ? C’est ce que nous allons voir tout de suite mais avant n’oubliez pas de commenter, de partager, et si vous appréciez mon travail, de me faire un don via Tipeee ou de commander un livre de ma maison d’éditions Voxgallia. Merci et bon épisode.

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    En 1346, les Mongols assiègèrent la colonie génoise de Caffa au bord de la Mer Noire sans se douter qu’ils avaient ramenés la peste d’Asie Centrale dans leurs bagages. Très vite, conscients du mal qui les rongeaient car les cadavres s’accumulaient, les Mongols décidèrent de soumettre la ville en introduisant la maladie au sein de la population en catapultant les corps de leurs cadavres pestiférés par dessus les murailles de la cité. D’autres préfèrent une hypothèse moins barbares, ils avancent que ce furent les rats, en passant d’un camp à l’autre, qui avaient transporté les puces porteuses du bacille pesteux dans le camp génois. Toujours est-il que les troupes mongoles se réduisant comme peau de chagrin si bien qu’ils durent se résoudre à lever le siège. Les navires génois purent reprendre la mer avec à leur bord la peste de forme bubonique attrapée lors des combats. La maladie se répandit dans tous les ports où ils durent faire halte : Constantinople fut la première ville touchée en 1347 puis, Messine, Gênes, Marseille etc. En 1348, soit un an après la première ville touchée, ce fut tout le bassin méditerranéen qui fut contaminé. La pandémie se répandit comme une traînée de poudre. Arrivée en France par Marseille en novembre 1347, un an après seulement, toutes les principales villes du royaume furent contaminées. Entre 1349 et 1350, la pandémie se propagea dans tous les royaumes d’Europe. Jusqu’à la fin du XIIIème siècle, l’Europe connut un âge prospère en constante progression, mais quand débuta le XIVème siècle, cette prospérité déclina accentuée par un refroidissement climatique sans précédent. La peste put alors se propager rapidement et facilement au sein d’une population fortement affaiblie à cause des guerres, nous étions je le rappelle en pleine Guerre de Cent Ans, des famines et des épidémies répétées dues aux mauvaises récoltes.

    Les conséquences furent évidemment désastreuses pour l’Europe entière. Entre 30 et 50 millions de personnes furent décimées par la peste soit environ 40% de la population européenne. La France, au cours de la période 1340 – 1440, avait perdu plus de 40% de sa population. Les cimetières, devenus rapidement surchargés, furent remplacés par des fosses communes à l’intérieure desquelles s’entassèrent les cadavres. La médecine de l’époque se montrait bien impuissante face à une épidémie si féroce. Pensant que l’air était empoisonné, les médecins du temps faisait brûler du bois ou des plantes aromatiques, d’autres enduisaient les bubons avec des herbes, ou encore on incisait les bubons dans l’espoir de faire sortir le sang malade. Les remèdes étaient bien peu de chose face au fléau. Face à son impuissance, la société de l’époque, à la foi si ardente, s’en remit à Dieu par l’intermédiaire de ses prélats qui organisèrent des processions ou des actes de dévotions aux quatre coins du royaume. Par ces initiatives, tous voulaient reproduire le miracle survenu à Rome en 590 lors de la peste dite de Justinien qui s’étendit dans le bassin méditerranéen de 541 à 767. Les Français de 1348 se souvenaient que les romains de 590, après avoir déambulé dans les rues de Rome avec l’image de la Vierge peinte par saint Luc, avaient obtenu l’arrêt de la maladie peu de temps après. Cette peste noire, qui réapparut régulièrement jusqu’au XVIIIème siècle, aura permit cependant la mise en place de règles d’hygiène et de préventions dédiées à la peste. Les grandes villes européennes durement touchées mirent toute personne, venant d’un lieu infecté, immédiatement en quarantaine. A la fin de l’épidémie, la Guerre de Cent Ans, alors en pause depuis cinq ans, reprit de plus belle, et ce, pendant encore cent ans.