Fiche révision : Raoul de Bourgogne – roi des francs

Né vers 890, Rodolphe ou Raoul de Bourgogne, les deux prénoms d’origine germanique furent longtemps confondus, fut membre de la famille des Bivinides. Il fut le seul roi des francs à ne pas être dans la lignée  des principales grandes familles royales franques à savoir les Mérovingiens, les Carolingiens ou les Robertiens. Raoul fut le fils de Richard II de Bourgogne, duc de Bourgogne et d’Adélaïde de Bourgogne. Il succéda à son père au duché de Bourgogne en 921 et devint de fait également comte d’Auxerre, d’Autun et d’Avallon.

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    Raoul de Bourgogne

    Vers 910, il épousa la belle et érudite Emma de France, issue de la famille des Robertiens, elle fut la fille du comte de Paris, Robert Ier, futur roi des francs. Raoul et Emma eurent deux enfants : Louis mort en 934 et Judith morte jeune également. Les deux enfants royaux n’eurent aucune descendance. A la mort de Robert Ier, à la bataille de Soissons le 15 juin 923, les grands du royaume ne souhaitant pas restituer la couronne à Charles III le Simple, choisirent Raoul comme roi des francs. Le 13 juillet 923, il fut couronné à Soissons en l’abbaye Saint-Médard. Au cours des premières années de son règne, Raoul lutta pour imposer sa légitimité, d’autant plus que Herbert de Vermandois, un grand du royaume détenait Charles le Simple prisonnier et menaçait de le libérer pour faire pression sur le tout jeune roi des francs. En 924, il fut contraint de mener une bataille contre Rolon, le duc de Normandie, appelé à l’aide par Charles le Simple. Acculé, Rollon demanda la paix en échange de l’arrêt des combats.

    En 925, Raoul, aidé par Herbert II de Vermandois, d’Helgaud de Ponthieu, d’Arnoul Ier de Flandre et de son frère Adalolphe de Boulogne, dû à nouveau affronter les Normands qui avaient rompu l’accord de paix. La victoire fut éclatante. En 926, téméraires, les Normands provoquèrent à nouveau l’ost royal près de Thérouanne, entre Saint-Omer et Montreuil en Lorraine, et cette fois-ci, les combattants franques essuyèrent une lourde défaite, Raoul fut grièvement blessé et contraint de fuire le champ de bataille vers Laon. Les Normands en profitèrent pour piller la région. 

    À la mort du comte de Laon en 936, Herbert de Vermandois revendiqua le comté au profit de son fils contre l’aval du roi Raoul mais celui-ci, craignant la libération de Charles III le Simple, ce qui mettrait son pouvoir en péril, laissa le comte Herbert faire. Le 7 octobre 929, sa crainte disparue lorsque le roi prisonnier rendit l’âme. 

    En 930, Raoul reçut l’hommage de Guillaume Longue Épée, le fils et successeur de Rollon, le duc de Normandie. En échange, Raoul lui céda le Cotentin. La même année, Herbert II de Vermandois s’accapara les possessions du frère de Raoul. Pour l’aider à combattre l’impétueux Herbert II, Raoul s’associa à son beau-frère Hugues le Grand. Quant en 931, Raoul et ses alliés pénétrèrent dans Reims, Herbert II de Vermandois fut contraint de rendre quelques une de ses places comme Vitry ou Soissons. Mais ne s’avouant pas vaincu, il profita de l’aide d’Henri Ier, roi de Francie occidentale, pour ravager Reims et Laon. En échange de sa soumission, Raoul lui rendit quelques-uns de ses domaines à l’exception de Château-Thierry, Reims et Laon. En 935, Raoul dût affronter de nouveaux envahisseurs : les Hongrois venus de l’Est. Après les avoir mis en déroute, le royaume fut momentanément épargné par les incursions ennemis. 

    Le 15 janvier 936, Raoul mourut à Auxerre à la suite d’une longue maladie. Il fut inhumé dans l’église abbatiale de Sainte-Colombe près de Sens. Quelques siècles plus tard, durant les guerres de religion, son tombeau fut saccagé par les protestants puis rétabli après leur départ. Sans héritiers, Hugues le Grand fit appel à l’héritier légitime de la dynastie des Carolingiens : Louis IV d’Outremer pour lui succéder.