La BATAILLE de FONTENOY – LOUIS XV

Bonjour, partons à présent au XVIIIe siècle, en 1745, où la puissance royale française, menée par le roi Louis XV, la Prusse et la Bavière affrontèrent une armée de coalisée composée des Provinces-Unies, ancêtre des Pays-Bas, de la Grande-Bretagne, de la province du Hanovre en Prusse et de l’Autriche à Fontenoy, correspondant à la Belgique d’aujourd’hui. La bataille de Fontenoy s’inscrit dans le cadre plus général de la guerre de Succession d’Autriche qui dura près de dix ans. Quand l’empereur Charles VI légua à sa fille, Marie-Thérèse d’Autriche, les États héréditaires de la maison de Habsbourg, les royaumes d’Europe s’enflammèrent. Dès le 26 avril 1745, l’armée de Louis XV, menée par le maréchal de Saxe, investit la ville de Tournai. Du côté ennemi, les troupes prennent la direction de Mons pour se rabattre finalement sur Tournai le 30 avril 1745. Fait suffisamment rare pour être souligné, le 8 mai 1745, le roi Louis XV se présenta sur le champ de bataille pour galvaniser ses troupes, accompagné de son fils, le futur père de Louis XVI alors âgé de 15 ans seulement. Le jeune homme assistait pour la première fois à une bataille militaire. Savez-vous comment s’est déroulée la bataille de Fontenoy ? Non? Je vous explique. 

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    Le maréchal de Saxe, dès le 9 mai 1745, après avoir déterminé le terrain de la bataille, plaça ses hommes en ligne sur une plaine au bord de l’Escaut. Face aux Français, le duc de Cumberland, Britannique de son état, dispose ses hommes en ligne également. Les hostilités débutent le 11 mai 1745, aux aurores, dans la plaine de Fontenoy. Les Hollandais ouvrent le bal en livrant des tirs nourris en direction des Français. La brume matinale, qui peinait à se dissiper, empêcha le déploiement de l’artillerie et obligea les deux camps à entreprendre de simples attaques ciblées. Vers 9 heures, peu de temps après, le duc Cumberland ordonne une attaque massive, mettant en branle trois grosses colonnes mêlant infanterie, cavalerie et artillerie. Les coalisés sont à quelques pas des Français. Le maréchal de Saxe, en bon stratège et conscient de la fragilité des colonnes de Cumberland, tire à l’aide de quatre gros canons à bout portant sur les troupes adverses et les arrête net. Le maréchal entreprend, immédiatement après la salve de tirs dévastateurs, une attaque en règle. Il est 10h30, le duc de Cumberland ordonne à ses hommes d’attaquer au nord de Fontenoy. Au cours de la matinée les tirs incessants des Anglais ne cessèrent que grâce à la résistance héroïque des défenseurs de Fontenoy. Vers midi, une contre-attaque française se solda par un échec au grand désespoir du roi Louis XV qui, malgré la panique qui gagna les rangs français, refusa de s’échapper du champ de bataille. À 13 heures, des renforts français menés par Lowendal contraint le duc de Cumberland de se replier sur Vezon si bien que vers 14h, le maréchal de Saxe ordonna la fin des combats. Les dernières troupes hollandaises quittèrent le champ de bataille vers 15h00. Le soir, après la bataille victorieuse, le Dauphin ne cacha pas son immense joie mais son père, Louis XV, calma immédiatement son enthousiasme en lui rappelant ceci : 

    « Voyez tout le sang que coûte un triomphe. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire, c’est de l’épargner ».

    Aussitôt après sa victoire sur les coalisés, le roi de France Louis XV s’empara facilement de la ville de Tournai et il ne lui faudra que deux ans pour conquérir l’ensemble des Pays-Bas autrichiens. Le maréchal de Saxe sortit de cette bataille en véritable héros au point où le roi de France lui octroya le domaine de Chambord en récompense. Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin, Maurice de Saxe réussit même à obtenir la reddition de Bruxelles le 21 février 1746. Le 18 octobre 1748, le traité de paix d’Aix-la-Chapelle mit fin à la guerre de Succession d’Autriche et vit émerger une nouvelle puissance en Europe : la Prusse de Frédéric II. Le comte de Saint-Séverin, qui représentait Louis XV à Aix-la-Chapelle, ne demanda rien, et devant une audience médusée, il crut bon d’ajouter que « Sa Majesté très-chrétienne a le souci de faire la paix non en marchand mais en roi ». La France restitua entre autres toutes ses conquêtes gagnées aux Pays-Bas à l’Autriche sans aucune contrepartie. Le peuple Français fut scandalisé de voir son gouvernement ne pas exploiter cette grande victoire et de voir le roi de Prusse, Frédéric II, être le seul à exploiter pleinement la bataille car le prince prussien put, sans raison, annexer la Silésie. Ce ressentiment donnera lieu à la célèbre phrase : se battre pour le roi de Prusse.