L’Auld Alliance : France et Écosse, les plus vieux alliés d’Europe.


Bonjour à tous, je vous emmène au XIIIème siècle en 1295 nous sommes sous le règne de Philippe IV le Bel. Le 23 octobre 1295, Philippe IV le Bel roi de France et John Baliol, roi d’Ecosse signent un traité appelé l’Auld Alliance (la vieille alliance en scot). Cette alliance entre le royaume de France, le royaume d’Ecosse mais aussi celui de Norvège est une entente militaire aux dépens du royaume d’Angleterre, l’ennemi commun. Que prévoit ce traité ? Comment s’est-il manifesté dans l’histoire ? C’est ce que nous allons voir tout de suite. Bon épisode.

Les premières traces d’une alliance entre les écossais et les français remontèrent au XIIème siècle, en 1165, lorsque Guillaume le Lion alors roi d’Ecosse envoya une ambassade à Louis VII le roi de France pour solliciter son aide contre l’ennemi anglais. Il faudra attendre plus d’un siècle pour voir cette entente officialisée entre les deux royaumes. En effet, après avoir signé le traité en 1295, le Parlement écossais le 23 février 1296, le ratifia ainsi était née l’Auld Alliance. Que prévoyait-elle ? Si un des royaumes de l’Alliance subissait une attaque anglaise, l’autre devait envahir l’Angleterre. A partir de cet instant débuta un soutien militaire entre les deux puissances pendant des siècles.

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    En avril 1326, Robert Bruce, roi d’Ecosse, renouvela l’Alliance avec Charles IV par le traité de Corbeil. Dès le début de la guerre de Cent Ans, en 1336, le roi de France Philippe de Valois apporta son aide à David II le roi d’Ecosse alors en exil en France. Le roi d’Angleterre Edouard III l’avait déposé. En 1421, lors de la bataille de Baugé, l’union des forces militaires franco-écossaise infligea à l’Angleterre une rude défaite. Ce sera la première défaite anglaise en bataille rangée depuis 1415. Pour récompenser Jean Stuart de Darnley, connétable d’Ecosse, de sa participation décisive, il recevra de la France la seigneurie de Concressault, près de Sancerre. Quant au  comte écossais Jean Stuart de Buchan, il reçut du dauphin Charles l’épée de connétable de France en 1424.

    Le poète Alain Chartier dira au XVème siècle que “l’Auld Alliance n’a pas été écrite sur un parchemin de peau de brebis mais gravée sur la peau d’homme, tracée non par l’encre mais par le sang ».

    Quelques années plus tard, en 1429, les écossais aidèrent Jeanne d’Arc pour lever le siège d’Orléans. Ce sera même des hommes d’armes écossais qui veilleront à la protection physique du roi de France. En 1513, ce sera au tour des français de venir en aide aux écossais alors en conflit contre l’Angleterre. Lors de la bataille de Flodden Field, 5000 soldats français apporteront leur aide à l’Ecosse pour affronter les 26 000 anglais présents.

    En 1558, l’alliance entre les deux royaumes se verra renforcée grâce au mariage entre le dauphin François, futur François II avec Marie Stuart reine d’Ecosse. A la suite de ce mariage, le roi de France Henri II établit une lettre de naturalisation automatique entre français et écossais.

    Petit bémol dans cette histoire, en 1562, l’Ecosse alors devenue protestante envoya 200 hommes en Normandie pour venir en aide au protestants français dans leur lutte contre le pouvoir royal catholique. En 1707, lorsque les royaumes d’Angleterre et d’Ecosse s’unirent pour donner naissance à la Grande-Bretagne, l’Auld Alliance, toujours officiellement en vigueur, commençait à perdre de son sens.

    Les nombreux écossais au service de la France, par exemple la garde personnelle du roi de France a longtemps été une garde écossaise, ont permis d’apporter en Ecosse l’architecture, l’art, la langue, la cuisine française. En 2011, l’historienne britannique Siobhan Talbott publia le résultat de ses recherches sur l’Auld Alliance et en conclut qu’elle n’avait jamais vraiment été rompue.