ASSASSINAT d’HENRI III en 1589

Bonjour, à l’annonce de la mort du roi Charles IX en 1574, sans descendant mâle, son frère, Henri abandonne son royaume de Pologne pour lui succéder sur le trône de France. Le 13 février 1575, à Reims, Henri III succède donc à son frère Charles IX et est sacré roi de France. Le nouveau roi de France Henri III hérite d’un royaume divisé, en manque de reconnaissance et d’autorité à son avènement, Henri III doit faire face à plusieurs partis contestataires tels que les Malcontents, les Protestants et la Ligue catholique. Tout va basculer lorsque le frère cadet du roi, François d’Anjou, successeur légitime de la couronne de France, rendit son âme à Dieu, en 1584, sans héritier mâle. Henri de Navarre, le cousin du roi, devient de fait l’héritier légitime de la couronne, petit bémol cependant, il est de confession protestante. La Ligue catholique, choquée à l’idée d’imaginer un roi de France protestant, héritier de Clovis, monter sur le trône, décide d’agir et d’influencer Henri III à renoncer à nommer Henri de Navarre comme successeur. Connaissez-vous les circonstances de la mort d’Henri III ? Non je vous explique.

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    Les partisans de la Ligue catholique s’activent pour éviter le drame d’une monarchie française protestante en se rapprochant de l’Espagne catholique. Un accord est trouvé : l’Espagne finance la Ligue en contrepartie de quoi la Ligue s’engage à tout faire pour qu’un roi catholique monte sur le trône. En 1585, Henri III signe, contraint, le traité de Nemours par lequel il s’engage à bouter les protestants hors du royaume, de leur interdire de pratiquer leur culte, et de leur imposer la conversion dans les six mois, à défaut de quoi ils devaient quitter le royaume. Henri III devait de fait combattre son frère protestant Henri de Navarre, le futur Henri IV. La Ligue reçoit le soutien de Rome qui, par une bulle, déclare Henri de Navarre déchu de tous ses droits à la couronne de France. Henri III, dont le véritable ennemi était la Ligue, ne voulait non seulement pas combattre son cousin mais tenait à ce qu’il devienne roi de France. Les relations entre la Ligue et le roi vont alors rapidement se dégrader. La population, plutôt acquise à la cause catholique, commençait à se soulever contre la couronne. Henri III interdit même à leur chef, le duc de Guise, d’entrer dans Paris. Le duc entra sans se faire prier dans Paris avec ses troupes. Une insurrection éclate dans la capitale mais également dans plusieurs villes du royaume. De nombreux comités locaux se créent partout en France pour décider de la suite des opérations. La couronne de France fut offerte à Henri de Guise, un partisan de la Ligue, mais ce dernier refusa. Le roi Henri III fut obligé de s’enfuir en dehors de Paris. En 1588, le roi convoque des États Généraux à Blois, qui fut en réalité un piège tendu aux ligueurs qui durent quitter la capitale, qu’ils contrôlaient, pour s’y rendre. Au cours de la réunion, Henri III fait assassiner le duc de Guise. La nouvelle de l’assassinat fut connue lors de Noël, aussitôt le peuple investissait les églises et priait pour le triomphe de la foi. Dès lors, la situation devenait de plus en plus explosive d’autant qu’Henri III, entre temps, s’était associé à son cousin protestant Henri de Navarre devenant un ennemi déclaré du parti catholique. Les ligueurs décrètent Henri III roi-tyran n’ayant pas respecté son contrat envers Dieu et le peuple. Pour soutenir leur initiative, les ligueurs se référaient non seulement au pape Sixte-Quint, suzerain des suzerains, qui avait d’ailleurs excommunié le roi Henri III et à Saint-Thomas d’Aquin, qui dans son ouvrage De Regno, explique en substance que : “les maux provoqués par le recours momentané à la violence paraissent devoir être moindres que ceux qui résulteraient du support patient des désordres et des injustices présentes.”

    La Ligue, devenue maître de la capitale, organise en 1589 des Etats-Généraux à Paris avec pour objectif de déposer le roi et d’en élire un nouveau qui devra bien-sûr être catholique. Plusieurs candidats se déclarent, dont un soutenu par les ligueurs, ou encore Isabelle, la fille du roi d’Espagne, descendante du roi de France par sa mère.  

    C’est dans ce contexte que Jacques Clément, soutien de la Ligue catholique et moine dominicain, quitte Paris le 31 juillet 1589 en direction de Saint-Cloud d’où le roi Henri III commande le siège de Paris. Le 1er août, vers 8h du matin, Henri III reçoit Jacques Clément, celui-ci déclare être porteur d’un message venant du président du Parlement de Paris. Pendant que le roi prend connaissance de la lettre, Jacques Clément sort un couteau de son habit et frappe le roi au bas ventre. Alertés par les cris, les gardes du roi se précipitent sur le religieux, le transpercent de leur épée, et le jettent par la fenêtre. Rapidement, le roi souffre d’une péritonite et le lendemain, le 2 août 1589, après avoir désigné Henri de Navarre, futur Henri IV, comme son successeur au trône de France, Henri III succombe après une longue agonie.  

    Le 5 mars 1590, les parlementaires parisiens, alliés de la Ligue, et avec l’accord secret du pape, déclarent roi le cardinal Charles de Bourbon, oncle d’Henri IV. Mais ce dernier rendit son âme à Dieu deux mois plus tard à l’âge de soixante-six ans.